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La situation de l’agriculture en 2050

Prévisions d’évolution et conséquences du réchauffement climatique sur nos vignes : les analyses de Philippe Pointereau et Fabien Lombard.

Philippe Pointereau est un spécialiste de l'agroécologie. Il était la semaine dernière aux deux journées d'échanges sur les perspectives que cette pratique de l'agriculture ouvre, particulièrement dans Biovallée. L'association Solagrao, de Toulouse, dont il est le directeur du pôle agroécologie, produit ces temps-ci une projection sur ce que sera l'agriculture en 2050. Elle est en train de régionaliser ces projections. Nous avons profité de son passage pour tenter de nous projeter à cette échéance.


Le Crestois.- Comment avez-vous posé le problème?

Philippe Pointereau.- Nous sommes partis de l'assiette du consommateur et non pas de ce que produit l'agriculture. En quelque sorte le scénario rêvé pour un monde meilleur. Nous avons posé la question : comment satisfaire les besoins. Nous avons consulté les nutritionnistes en introduisant aussi les exigences de santé publique. Ainsi, nous nous sommes rendus compte qu'il faudrait produire moins de calories, moins de protéines, moins de sucre, moins de viande, moins de produits laitiers, mais plus de légumes, plus d'huiles végétales. Nous avons intégré, par ailleurs, les nouvelles pratiques environnementales telles que les différents pouvoirs publics européens y encouragent.

L.C.- Changer les pratiques alimentaires… vaste programme.

P.P.- Mais depuis 1950, la consommation alimentaire des Français en particulier en vin et en viandes a profondément changé. Ce qui est juste c'est qu'il y a une inquiétude à avoir du côté des jeunes qui ont pris l'habitude de s'alimenter hors du domicile. Donc, ils ne font pas comme moi leur marché pour travailler le produit. C'est un sujet d'inquiétude.

La suite de cet entretien dans Le Crestois du 5 décembre 2014


Réchauffement climatique, un facteur bénéfique pour l’instant

Alors que de nombreux scientifiques sonnent la sonnette d’alarme sur l’impact du réchauffement climatique, on constate pourtant qu’il peut avoir quelques effets positifs et notamment sur la production viticole. C’est ce que nous a démontré Fabien Lombard, vigneron du domaine Peylong lors d’un entretien.

Le Crestois.- Comment le réchauffement climatique se perçoit-il dans vos vignes ?

La vigne est sûrement l’un des meilleurs marqueurs de ce phénomène, car elle y réagit assez bien. On constate qu’il raccourcit le cycle végétatif dû à l’augmentation de l’ensoleillement. Du coup nos dates de récoltes sont un peu plus précoces. Historiquement, on a gagné à peu près une dizaine de jours sur la date de récolte sur une cinquantaine d’années. On commençait les vendanges autour de la St Férreol alors qu’aujourd’hui on la décale autour du 10 septembre.

L.C.- Quels impacts induit-il ?

Pour l’instant les impacts restent très bénéfiques parce qu’encore une fois, si on retourne dans le passé, les vendanges s’effectuaient jusqu’à mi-novembre. Mais aujourd’hui le fait de vendanger dans une période encore chaude permet de récolter un raisin de bonne qualité et moins pourri par le froid. Ici, dans la vallée de la Drôme, on n’a pas encore un climat fortement méditerranéen donc on a encore une marge. Et puis les vins sont meilleurs car il ont moins d’acidité, il y a plus de sucres et d’arômes.

L.C.- Peut-on réellement parler de réchauffement climatique dans votre cas ?

En ce qui me concerne, je ne sais pas, car pour l’instant nous avons connu en 2003 une forte chaleur avec des récoltes précoces et 2013 a été une année très tardive. Donc quelque part oui il y a un réchauffement car on voit des cycles mais d’un autre côté, ces deux années nous rappellent que le réchauffement ne se manifeste pas tous les ans. C’est encore trop irrégulier. Et puis il nous arrive certaines années de faire des demandes d’enrichissements parce qu’il manque du sucre dans le vin comme cette année, et même dans les Côtes du Rhône.

La suite de cet entretien dans Le Crestois du 5 décembre 2014

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