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Chabrillan va perdre près d’un tiers des aides de l’État

Guy Audras, Maire de Chabrillan, évoque sa fonction sans concession.

Le maire de Chabrillan, en ancien banquier qui se respecte, veille avant tout sur le budget de sa commune de 664 âmes. Si son premier mandat a bien débuté, il sait néanmoins que rien ne sera facile dans les années à venir. Ce Chabrillanais pur jus, parti travailler à Valence mais de retour «chez lui» depuis 2004, est entré en politique en 2008 en tant que premier adjoint. Un apprentissage rapide, «les impératifs nous conduisent», qui ne l’empêche pas d’avoir un avis très éclairé sur sa fonction et le travail qui lui incombe.

Voilà près d’un an que vous êtes élu. Quelle vision avez-vous de la fonction ?

G.A : Pour moi, la mairie est au-dessus de tout ! Le maire endosse une immense responsabilité, avec des difficultés quotidiennes et des règlements de plus en plus contraignants. On peut également faire la comparaison avec la responsabilité de premier adjoint, que j’étais les six années précédentes, et pour laquelle je peux dire qu’elle n’a rien à voir!

Quel est votre rythme ?

G.A : C’est une préoccupation permanente. Je passe tous les jours à la mairie prendre la température. Les mardis après-midi sont réservés à l’accueil des habitants, pendant les permanences. Depuis un an, je ne me suis accordé qu’une semaine de relâchement, mais je compte bien en prendre une nouvelle, d’ici quelques jours.

Vous évoquez une situation financière qui va se compliquer, également.

G.A : Nous avons eu accès à certaines données qui font froid dans le dos. On annonce des baisses des dotations de l’État allant jusqu’à 27 000€ sur quatre ans alors que le versement référence est de 80 000€ ! Tout ça avec toujours plus de domaines qui reviennent à la charge de la commune, comme les Temps d’Activités Périscolaires, les modifications du Plan Local d’urbanisme de la loi Alur, etc.

Comment gérer, alors, avec toutes ces données ?

G.A : Nous sommes obligés de jongler avec les budgets... Heureusement, pour le moment, les banques suivent, car nous avons une bonne capacité d’auto-financement. Des fonds spécifiques existent, avec des taux indexés au livret A, qui lui aussi, ne fait que baisser. Nous avons la chance d’avoir des revenus fonciers, qui sont une ressource précieuse.

Chabrillan est une commune riche en patrimoine. Allez-vous mener une réflexion autour de ce sujet ?

G.A : Oui, c’est prévu car certains bâtiments vont nécessiter des travaux. On va ainsi pouvoir décider quels usages ont leur donne par la suite. Il faut penser à l’avenir !

Le château a pris un certain coup de jeune ; va-ton pouvoir le visiter ?

G.A : C’est vrai qu’on redécouvre notre château depuis quelques mois ! Mais non, malheureusement, il restera inaccessible au public. Les travaux ont surtout consisté à consolider l’édifice qui, à une époque, a sérieusement menacé les habitations alentour. Ils ne sont toujours pas terminés, d’ailleurs, il reste la troisième tranche à exécuter.

Chabrillan est dans la CCVD. Quelle est votre vision de l’intercommunalité ?

G.A : C’est l’avenir du territoire, rien de moins ! Chaque commune ne peut plus rester dans son coin, isolée, à tenter de se gérer toute seule. L’autonomie n’existe plus et il faut surtout avoir une vision territoriale globale. La CCVD a une action structurante sur le plan économique et tente de rendre le territoire attractif, c’est un moteur pour nous.

Est-ce facile, en tant que jeune élu, d’y faire son entrée, puis son trou ?

G.A : Ce n’est pas simple, non. Même si on est accompagné, il n’est pas facile d’appréhender toutes les composantes d’une telle structure. Mais de ma position, je vois que tout le monde veut travailler ensemble, dans le même sens. En tout cas, c’est une structure qui nous aide au quotidien. Par exemple, notre comptable, qui est à mitemps en lien avec Beaufort- sur-Gervanne, vient de partir. La CCVD se charge du recrutement, de la gestion et nous met la nouvelle recrue à disposition. Ça nous facilite considérablement la tâche et je pense que ce genre de compétences va se développer pour les intercommunalités.

Vous vous y sentez impliqué ?

G.A : Pour le moment, disons que je suis en phase de découverte. Quand j’aurai plus de repères, je serai en mesure de m’investir plus.

Vous avez manifesté, le 11 janvier dernier, mais quel «Charlie» étiez-vous ?

G.A : J’étais un «Charlie» défenseur des Valeurs de la République et surtout, un défenseur de la liberté d’expression et de la presse ! J’ai repris, lors de mon discours de bonne année aux habitants, les articles 10 et 11 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. J’espère que ce qui s’est passé après les attentats, tout ce soulèvement, aura un effet déclencheur pour l’avenir.

Propos recueillis par Pierre Brunet

Article paru dans Le Crestois du 13 février 2015

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