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Inoubliable Henry Fuoc

Journaliste, écrivain, créateur du festival "Saoû chante Mozart" et figure emblématique de Saoû, Henry Fuoc nous a quitté.

Le décès d’Henry Fuoc, le samedi 14 mars à l’hôpital de Crest, a bouleversé le village de Saoû mais aussi ses nombreux amis dans les différentes sphères où ce créateur et entrepreneur né avait déployé ses talents.

Issu d’une des plus anciennes familles du village (il aimait à rappeler l’apparition de la « ferme Fuoc », au coeur de la forêt de Saoû, dans des parchemins de 1480), il en sera maire élu à quatre reprises entre 1975 et 1995, occupant la charge pendant 17 ans, ce qui lui valut le titre de "maire honoraire" de la commune.

Après des études à Lyon qu’il conclut par une licence de droit et un diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques, il travaille dans la communication en devenant directeur général de "Chourgnoz Publicité" puis rédacteur en chef adjoint de L’Express et de la radio RMC. Il investit alors son savoir-faire de communiquant dans la création d’événements culturels majeurs comme le festival "Jazz à Lyon" qui deviendra "Jazz à Vienne" et, bien sûr, "Saoû chante Mozart" qu’il crée en 1989. C’est une idée géniale partie du constat d’absence d’un festival mozartien en France.

Le nouveau festival va prendre de plus en plus d’importance, devenant un incontournable de la scène musicale européenne auquel participent les musiciens les plus prestigieux de leur époque comme Renaud Capuçon, Fazil Say ou le chef Philippe Bernold qui en prend la direction musicale.

Avec l’aide enthousiaste et efficace de son épouse, Anne, Henry donne à "Saoû chante Mozart" une nouvelle dimension en organisant aussi des voyages à travers l’Europe musicale et en associant de nouvelles villes de la Drôme et de multiples partenaires à la manifestation.

Entourés de nombreux amis mozartiens, il décide surtout de faire de ce festival une manifestation accessible à tous les publics, adoptant, au passage, le surnom souriant de « Mozart sans cravate »

DE GALABRU À SHERLOCK HOLMES

Il va, aussi, utiliser son sens des relations publiques pour développer et valoriser son village, y attirant de nombreuses personnalités médiatiques ou politiques et personne, à Saoû, n’a oublié l’inauguration de la nouvelle boulangerie par le truculent Michel Galabru.

Parrainé par son ami Alain Balsan, Henry Fuoc rentre en 1998 à l’Académie Drômoise des Arts, Sciences et Lettres, dans laquelle il participera à la rédaction de nombreux ouvrages collectifs de même qu’il sera souvent sollicité par les revues drômoises érudites qui apprécient ses connaissances et sa plume.

Il deviendra chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres mais aussi médaillé de bronze du Tourisme, publiant, d’ailleurs, un très original recueil consacré aux "Sentiers et randonnées de la Drôme".

Toutes ses activités ne l’empêchent pas d’avoir des « jardins (pas si) secrets », comme sa connaissance encyclopédique de Sherlock Holmes, le détective d’Arthur Conan Doyle, mais aussi son impressionnant fonds documentaire sur l’affaire Dreyfus.

Mais toujours, Henry Fuoc revient vers sa chère forêt de Saoû et il contribue à l’important livre que le Département lui consacre en 2012, faisant, également, partie de son comité de gestion.

Figure emblématique du village, on peut retrouver Henry sur de multiples documents vidéos à travers de nombreux reportages et témoignages aussi bien pour des chaînes nationales de télévision que dans les archives de TV Val de Drôme (à voir ci-dessous) ou, plus surprenant, dans sa participation à "Saveurs d’Antan", un DVD consacré à la cuisine d’autrefois à Saoû. On peut même lire un portrait pittoresque d’Henry dans un des Michel que l’écrivain Georges Bayard consacra à Saoû.

À son épouse, à ses enfants et à tous ses proches, Le Crestois adresse ses condoléances émues.

Bernard Foray-Roux

Article publié dans Le Crestois du 19 mars 2021

Henry Fuoc et l’esprit de Saoû

Voici un entretien avec Henry Fuoc, réalisé en 2016 par Vidéos Val de Drôme, qui met en particulier l’accent sur l’âme de Saoû, son village.

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