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Le 6 juin 1944, une "pistache verte" déclenche la bataille de Crest

77 ans plus tard, Crest a commémoré le débarquement en Normandie et les combats crestois de la Compagnie Pons.

« Nous sommes le 6 juin 2021 et aujourd’hui, cela fait 77 ans, jour pour jour, qu’a eu lieu, la bataille de Crest ». C’est devant une trentaine de personnes et après les Chants des partisans puis des Marais que le citoyen Rodolphe Dejour s’est exprimé en ce jour de commémoration. Celle du débarquement normand, bien sûr, mais aussi celle des combats engagés par les Résistants de la Cie Pons le même jour, au cimetière de Crest. « Ému et honoré », il a conté une tranche de vie, celle de son grand-père, « son héros », Pierre Juge, qui venait tout juste d’avoir 18 ans, « autorisé » à rejoindre son père et d’autres membres de sa famille dans la Cie Pons.

Une fois le message « la pistache verte » diffusée sur Radio Londres indiquant le début du débarquement, les combats commencent. La Cie Pons perdra cinq hommes et huit seront blessés. S’adressant à la jeune génération, notamment trois représentants du Conseil municipal des jeunes, Rodolphe Dejour a terminé sur la nécessité « de pardonner, apprendre à vivre ensemble, […] construire demain en s’appuyant pour partie sur le passé afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs sans pour autant être obligé de s’excuser ou de se sentir responsable des erreurs de nos aïeux ». Deux flammes de l’espoir avaient préalablement été déposées devant le monument de la Cie Pons par le Souvenir français, non loin des porte-drapeaux et d’une délégation de pompiers.

Jean Prévost, élu délégué aux affaires patriotiques, animait la cérémonie. Il a ensuite donné la parole au maire, Hervé Mariton, accompagné de sa première adjointe Stéphanie Karcher et de Caryl Fraud, élu aux sports. À noter la présence dans l’assemblée de deux élus d’opposition, Dominique Marcon et Athénaïs Koudri.

HOMMAGE À LAWRENCE HOGBEN

Égrenant les noms des soldats morts pour la France ce jour-là, le maire a d’abord tenu à célébrer la Résistance intérieure, « honneur de la France, de la région et de la ville ». Puis, en évoquant le débarquement, il a rendu hommage à Lawrence Hogben. Cet officier de renseignements et météorologue néo-zélandais qui a transmis l’annonce de la fenêtre météo permettant le débarquement avait élu domicile dans la Drôme, à Soyans.

Décédé en 2014, les associations patriotiques ont fait le choix d’afficher son portrait salle René Cassin. Hervé Mariton est ensuite revenu sur « la logique terrible des camps de concentration et d’extermination qui ont été l’expression ordinaire des deux totalitarismes » du siècle, à savoir « le national-socialisme et le communisme » ainsi que sur « la menace » que constituent d’autres totalitarismes « qui n’ont pas disparu de la planète ».

Jean-Paul Denay, représentant du Comité d’entente des anciens combattants de Crest, a dressé la liste des maquisards « morts pour la France » ce 6 juin 1944. Puis des gerbes ont été déposées par les membres du conseil municipal des jeunes, les représentants municipaux et Jean-Pierre Leclere pour les pupilles de la Nation, lui même fils d’un insurgé décédé ce jour-là à Crest.

Après une minute de silence, la cérémonie s’est terminée devant le carré militaire du cimetière avec le retentissement de l’hymne national, la Marseillaise.

Clément Chassot

compagnie pons
Le 5 juin 1944, à Gigors, de g. à d., MM. Daumas, Juge, Pons, Nys, Armand Adjudant (collection Juge)

Article publié dans Le Crestois du 11 juin 2021

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