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Sharko, mauvais garçon du rap crestois

Le rappeur crestois vient de sortir un nouveau clip et rêve d'aller plus loin.

Dans les ruelles étroites du vieux Crest déambulent les silhouettes patibulaires d'une bande de mauvais garçons. Cigarette au bec, Sharko, de son vrai nom Yanis, débite comme une mitraillette les paroles de son dernier morceau. « Mauvais garçon », justement. L'histoire d'un jeune homme pris par les scrupules après avoir un peu trop filé du mauvais coton...

À 25 ans, ce jeune Crestois élevé dans les vieux quartiers mène pourtant une vie bien rangée. À ses heures perdues, il écrit des textes, depuis une dizaine d'années, inspiré par ses prestigieux prédécesseurs. Les classiques Iam ou NTM sont plutôt les références de son père. Et en écoutant Sharko, on pense plutôt à Mister You ou à Lacrim. Et bien sûr, à Jul, le rappeur français qui fait des dizaines de millions de "vues" sur Youtube à chacun de ses nouveaux morceaux.

Sharko met à contribution les mêmes ficelles : des instrumentations minimalistes et dansantes, une voix fortement retouchée au "vocodeur" et des paroles plutôt chantées que rappées. Un rap « en mode "ambiance", qui peut aussi être écouté en boîte de nuit », explique Yanis.

Pour Mauvais Garçon, Sharko a, pour la première fois de sa jeune carrière, bénéficié du matériel d'un studio professionnel, et des moyens de La Bonne Combine, petite maison de production associative basée à Montvendre, qui produit des artistes locaux pour la plupart issus de la culture rap. « Le monde du rap drômois se crée petit à petit grâce à ce genre de structure », se réjouit le musicien crestois.

Dans la vallée, Sharko espère atteindre la petite notoriété des rappeurs de La Ruse ou de leurs aînés du Fond d'la Classe. Mais pour l'heure, il ne se fait pas trop d'illusion et sait que la gloire ne l'attend pas à Crest. « On n'a pas ici la même visibilité que dans les grandes villes, et il faut reconnaître qu'à Crest, la mairie ne cherche pas à développer ce côté-là de la jeunesse », regrette-t-il, un peu fataliste.

En cette fin d'année où la culture et la musique ne sont pas affichées comme des priorités par les autorités, Yanis rêve, avec tous les musiciens de France, d'une rapide réouverture des salles de concerts. « En attendant, ça se passe sur Internet, et aujourd'hui, c'est celui qui dépense le plus qui est le plus écouté », regrette le rappeur crestois.

Retrouvez le dernier clip de Sharko ci-dessous et les actualités du rappeur sur la page Facebook Don-Sharko26 ou sur la page Instagram Sharko_RBH.

Martin Chouraqui

Article publié dans Le Crestois du 25 décembre 2020

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