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Hervé Mariton : « Il y a beaucoup d'inquiétude chez nos concitoyens »

Premier épisode de notre série consacrée à l'action des collectivités, petites et grandes, face à la crise du Covid-19. Entretien avec Hervé Mariton, maire de Crest (LR).

Le Crestois : Que peut faire une commune dans une crise de ce type et quelle est la philosophie de l'action municipale à Crest ?

Hervé Mariton : La philosophie de l'action municipale, c'est de protéger la santé de nos concitoyens, de venir en aide aux plus fragiles, d'être à l'écoute de tous, et d'assurer la meilleure continuité possible de nos services. La ville, c'est la collectivité la plus proche des gens, celle qui est attendue par les plus fragiles. Elle doit faciliter la vie des gens. C'est à elle qu'on fait appel quand on a besoin de moyens matériels, humains, ou de services. Quand La Poste demande que la police municipale soit là pour faciliter la gestion du versement des prestations sociales, début avril, nous répondons présents. Quand le laboratoire d'analyse médicale nous demande de l'aide pour faciliter ses prélèvements sur le parking du Champ de Mars, nous mettons à leur disposition un petit chalet... C'est la mairie dans sa fonction boite à outil. On n'a pas nécessairement les moyens de répondre à tout, mais depuis le début de la crise, on a répondu à beaucoup de demandes, et on essaie de répondre à chaque fois qu'on le peut.

LC : Quels dispositifs spécifiques la municipalité a-t-elle mis en place ?

HM : La ville rend des services de premier niveau, et le fait même que l'on rende ces services facilite aussi la vie des autres. Je prends un exemple : la ville a lancé une offre de portage des courses à domicile, qui bénéficie aujourd'hui à une trentaine de personnes (plus d'infos ici). Cela allège en même temps la charge des aides à domicile, et les structures d'aide à domicile sont contentes qu'on le fasse, parce que dans un contexte où leurs missions sont plus difficiles, ça leur facilite la vie. Autre exemple : la ville a publié un tableau actuel et assez complet des commerces ouverts à Crest (plus d'infos ici). Nous avons aussi développé l'aide numérique, pour l'impression de documents par exemple. Notre agent qui anime l'Epi-centre est à la disposition des gens, soit par téléphone, soit physiquement, pour les aider à résoudre un certain nombre de difficultés liées au numérique (plus d'infos ici). Je veux d'ailleurs remercier le personnel de la ville qui est sur le pont, qui fait un travail remarquable, et l'ensemble des services.

LC : La ville et vous-même êtes actuellement très présents sur les réseaux sociaux, où vous proposez des points de situation quotidiens. Pourquoi communiquer autant ?

HM : Je pense qu'il est important de renseigner les gens, de donner des informations pratiques et utiles. Il est aussi important de les rassurer. Ce qu'on constate dans les appels que reçoit la mairie, c'est qu'il y a beaucoup d'inquiétude chez nos concitoyens. C'est la responsabilité du maire de la ville de dire où on en est, sans rien cacher, de dire ce que l'on fait en vérité, et d'apporter un soutien moral aux personnes. La ville a un rôle de soutien institutionnel, de soutien technique, logistique, social, et elle a un rôle de soutien moral. Au sujet de la communication, on devrait par ailleurs éditer prochainement un bulletin municipal qui fera le point sur les services offerts par la ville, car tout le monde ne regarde pas internet et l'information papier, en boite aux lettres, est utile dans cette période.

LC : Comment la vie démocratique locale peut-elle suivre son cours dans la situation actuelle ? Consultez-vous les oppositions avant les prises de décisions importantes ?

HM : Il y a des conférences téléphoniques de l'exécutif municipal. Il y a une relation avec les élus responsables de fonctions exécutives. Nous avons organisé une réunion téléphonique des conseillers municipaux le 26 mars, où la discussion a été très ouverte et très complète (compte-rendu à retrouver ici). Il y a peu de communes qui l'ont fait, mais nous l'avons fait. Il y aura peut-être d'autres réunions de ce type. J'ai par ailleurs eu au téléphone à plusieurs reprises les responsables des deux groupes d'opposition. Je les appelle, ils peuvent m'appeler. Donc la continuité démocratique existe.

LC : Le Conseil municipal n'est plus en mesure de se réunir. Comment allez-vous prendre les délibérations les plus importantes ?

HM : Le maire, dans une ville, dispose d'un certain degré de délégation du Conseil municipal. Pour faire face aux sujet les plus immédiats que l'on doit traiter, le maire dispose de délégations qui lui permettent d'exercer la responsabilité. Par ailleurs, le budget de la ville a été voté, et même si des dispositions prises au plan national permettent aux communes de faire un certain nombre de choses même si elles n'ont pas voté leur budget, le fait qu'on ait voté le notre est quand même particulièrement opportun dans la situation actuelle.

LC : Les mesures mises en place par la ville pour répondre à la crise vont-elles avoir un impact sur les finances municipales ?

HM : Il y a quelques dépenses supplémentaires, mais on est plutôt sur de la réorganisation des services. En réalité, sur la période actuelle, il y a des dépenses en moins et des dépenses en plus. Et il n'y a rien qui déséquilibre le budget de la ville.

LC : L'urgence de la situation vous a-t-elle conduit à sortir des cadres administratifs habituels ?

HM : Oui. Pour le portage des courses à domicile, nous n'avons par exemple pas fait d'appel d'offres. Très franchement, on souhaite faciliter une relation directe entre les gens et le commerçant, et ce qui nous est apparu pertinent, c'était de choisir un magasin qui puisse avoir une offre suffisamment large et à des prix abordables (la ville a choisi le supermarché Casino, ndlr). C'est ce qu'on appelle, en droit administratif, les "circonstances exceptionnelles", qui peuvent permettre de sortir d'un cadre juridique classique.

Propos recueillis par Martin Chouraqui, le mercredi 31 mars

Publié le 3 avril 2020

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