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On ne peut plus protéger la nature sauvage sans défendre un monde humain

Tribune de Baptiste Morizot, philosophe collaborant au projet de Réserves de vie sauvage de l'Aspas.

Défendre des foyers de libre évolution, comme les Réserves de Vie Sauvage, est un projet controversé. Tout l’enjeu est de repenser leur sens et leur légitimité. Le paradoxe de la réserve naturelle traditionnelle, issue de la tradition américaine, est de présupposer la destruction autour de la réserve de ce qu’elle veut protéger dedans. Elle est dualiste : en opposant les intérêts des humains d’un côté et de la nature de l’autre, elle est obligée de sacrifier partout ce qu’elle protège ici.

On le voit dans la tradition nord-américaine de la conservation, intrinsèquement nouée à l’histoire du capitalisme états-unien : la réserve de wilderness constitue par nature quelque chose comme le petit pourcentage de bonne conscience pour laisser l’agrobusiness capitaliste exploiter aveuglément tout le reste alentour. Autrement dit, le problème de cette ancienne logique de sanctuarisation, ce n’est pas ce qu’elle fait dans les sanctuaires, c’est ce qu’elle laisse faire et justifie partout ailleurs. Ce n’est pas ce qu’elle chérit : c’est ce qu’elle néglige...

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Article publié dans Le Crestois du 4 septembre 2020

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