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Un nombre fétiche

Transition, la chronique de Vincent Meyer du 23 avril 2021.

100 000 morts du Covid en France. Un nombre qui fait mal. Un symbole de notre impuissance relative face à un mal invisible ? Un nombre fétiche qu’il ne fallait pas dépasser ? Un appel à honorer les disparus, partis dans la souffrance, souvent trop mal accompagnés dans leur dernière étape de vie ? Une évocation muette du mal vécu des survivants écartés de funérailles convenables ? Si l’on s’est quitté sans un adieu, comment dès lors accepter la perte du défunt et continuer de vivre avec un souvenir tronqué ?

Déjà la mémoire nous joue des tours et le passé se déforme pour prendre place dans le présent. Marcel Proust, dans sa recherche du temps perdu, l’évoque d’une façon subtile : « Quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir ».

Comment affronter la peur d’être emporté, à son tour, par la vague virale malgré les vaccins ? Il y a de la sidération dans l’air...

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Tribune publiée dans Le Crestois du 16 avril 2021

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