Tribunes : l'expression libre de nos lecteurs

                

Une page se tourne, une autre s'ouvre

Tribune du 9 juin de Rodolphe Dejour.

Le Crestois : un journal qui divise, qui agace, qui émeut, qui amuse, qui informe... Un journal dont l’existence même est devenue incertaine ces derniers temps. Comme vous le savez déjà, chers lecteurs, notre cher Crestois a été placé en redressement judiciaire. Une lueur d’espoir subsiste cependant, car les salariés ont l’opportunité de présenter une offre de reprise. Et je dois avouer, en toute sincérité, que cela me remplit d’une fierté sans égale d’avoir pu collaborer gratuitement avec ce journal, en partageant mes recettes ou mes tribunes.

Le Crestois, souvent considéré comme un journal de droite par la gauche radicale et comme un journal de gauche par la droite, pour ne pas dire extrémiste écologiste, a su se forger une réputation singulière. C’est un journal qui ne laisse personne indifférent, un journal qui ne passe pas inaperçu dans le paysage médiatique. Et pourtant, malgré toutes les critiques et les différends, je suis profondément attaché à lui.

Bien sûr, j’ai un regret, une seule ombre au tableau de cette reprise éventuelle : la formidable équipe du Crestois risque d’être réduite à sa plus simple expression. Il faut bien admettre que l’activité d’imprimerie n’était plus adaptée à notre époque, que le coût de revient était si élevé qu’un fossé s’était creusé entre Le Crestois et ses concurrents. Mais si le tribunal de Romans-sur-Isère accepte l’offre de reprise des salariés, tel un phénix, notre cher journal renaîtra de ses cendres et réapparaîtra dans vos marchands de journaux, sous un nouveau format. Et notre histoire d’amour avec Le Crestois, chers lecteurs, continuera.

Le Crestois, ce journal « attachiant » de la vallée, tantôt aimé, tantôt détesté, mais que chacun prend plaisir à feuilleter et à lire. Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer ma gratitude envers ceux qui ont contribué à maintenir ce journal en vie, malgré les tempêtes qui ont secoué son existence.

Merci aux correspondants locaux, qui ont su relater les événements de notre vallée avec passion et authenticité. Merci à Jean-Baptiste, qui a porté à bout de bras, à bout de force, le journal et l’imprimerie. Merci à Martin, avec qui j’ai eu maintes prises de bec, mais qui a su transformer nos divergences en une grande amitié. Merci à Corinne, partie entre temps à la concurrence, mais qui a laissé sa marque indélébile dans les pages du Crestois. Merci à Clément, dont l’apparence peut sembler froide comme sa montagne, mais dont le coeur est aussi brûlant que la lave. Merci à Laure, qui sera confrontée à une lourde charge si l’offre de reprise est acceptée. Et merci à Philippe, dont les cheveux ont blanchi au rythme de mes articles.

Enfin, un immense merci à toute l’équipe technique de l’imprimerie, à l’équipe du bureau et à l’équipe de l’accueil pour leur gentillesse et leur disponibilité. Vous avez été les piliers de ce journal, les artisans de son existence. Sans vous, Le Crestois ne serait qu’une idée lointaine, une simple ébauche. Votre dévouement et votre passion pour ce métier ont été inébranlables. Vous avez travaillé dans l’ombre, sans relâche, pour offrir à nos lecteurs des pages remplies d’informations, de réflexions et parfois même de polémiques.

Vous avez été les gardiens de la liberté d’expression, de la diversité des opinions, et cela mérite toute notre admiration.

Je me souviens encore des débats enflammés, des discussions passionnées que nous avons eus au sein de cette équipe. Chacun défendant ardemment sa vision des choses, parfois avec des mots plus vifs que la normale. Mais malgré nos différences, nous avons toujours su trouver un terrain d’entente, une harmonie qui nous a permis de travailler ensemble, main dans la main.

Et maintenant, nous voilà à l’aube d’un nouveau chapitre pour Le Crestois. Une page se tourne, mais une autre s’ouvre, remplie de promesses et d’espoir. Si le tribunal de Romans-sur-Isère accepte l’offre de reprise, nous pourrons continuer à écrire cette belle histoire, à partager nos idées, nos passions, nos découvertes avec nos fidèles lecteurs.

Certes, nous devrons faire des concessions, nous devrons nous adapter aux nouvelles réalités de l’industrie médiatique. Mais je suis convaincu que cette équipe saura relever tous les défis qui se présenteront à elle. L’équipe est résiliente, créative, et surtout, elle a cette flamme qui la pousse à donner le meilleur d’elle-même.

Alors, chers lecteurs, je vous invite à l’accompagner dans cette nouvelle aventure. Continuez à feuilleter Le Crestois avec curiosité, avec bienveillance, avec cet esprit critique qui nous anime tous. Laissez-vous surprendre par les articles, les reportages, les éditoriaux qui jalonnent ses pages. Et surtout, n’hésitez pas à faire part de vos commentaires, de vos suggestions, de vos critiques constructives. Le Crestois a besoin de vous, de votre soutien, de votre engagement. Ensemble, nous pouvons faire renaître ce journal de ses cendres, lui redonner toute sa splendeur, toute sa pertinence. Alors, continuons à défendre cette belle aventure qu’est Le Crestois, et faisons en sorte que notre histoire d’amour avec ce journal perdure encore longtemps.

Merci à tous, du fond du coeur, pour votre fidélité et votre attachement à notre cher Crestois.

Rodolphe Dejour

Tribune publiée dans Le Crestois du 9 juin 2023

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