L’aventure de la ligne Livron-Veynes
Avec le support de plusieurs photographies d’époque et de nombreux témoignages, nous avons pu retracer la création de la ligne ferrovière entre Livron et Veynes.
Comme vous avez pu certainement le lire ou l’entendre, plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers temps. Des habitants de la vallée ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir de la liaison ferroviaire vers Veynes, très appréciée pour les déplacements locaux. Il y a notamment eu le passage du trintamarre en décembre dernier. Un train rempli d'artistes qui roule chaque année et qui a pour but de valoriser le chemin touristique qu'est la ligne du Paris-Briançon : « Une riche idée pour montrer notre attachement au train qui irrigue et désenclave les territoires ruraux excentrés, et parfois oubliés par les transports publics... C'est également l'occasion de revisiter des gares fermées et sacrifiées sur l'autel de la rentabilité (Mirabel et Blacons, Allex-Gare des Ramières par exemple) et d'animer les principales gares restantes (Die, Saillans, Crest, Livron) avant qu'elles ne subissent, à leur tour, le même sort... » déclare Yvon Thomas Le Guillerm dans sa prise de parole lors de l'événement.
Il souhaite que la population se mobilise pour faire entendre sa voix auprès de toutes les instances décisionnelles (conseil départemental, conseil régional, assemblée nationale et sénat...) afin d'empêcher la fermeture de la ligne. Beaucoup d'autres avant elle, ont été supprimées en France pour manque de rentabilité.
Jusqu’à aujourd’hui, Valence-Veynes a fait de la résistance. Pour celles et ceux qui l’empruntent encore, elle est "la ligne de la vie" (slogan que l’on lit sur un pan de la voie ferrovière à Saillans). Cette semaine, dans Le Crestois du 6 janvier 2016, nous faisons un petit retour en noir et blanc sur son histoire :
Une construction mouvementée
Dès 1854, les Conseils Départementaux de la Drôme et des Hautes-Alpes demandent une voie ferrée passant par la Vallée de la Drôme. Ses partisans plaident son intérêt international éventuel et ses atouts stratégiques. On évoque également le potentiel développement économique de la région : vignobles, tissages d’Allex, papeterie de Blacons... Mais la Compagnie Paris Lyon Marseille (PLM) préfère alors construire une artère de pénétration des Alpes du Sud, de Marseille vers Gap par la vallée de la Durance plutôt que par celle de la Drôme.
Il faudra attendre le 25 septembre 1871 pour voir la mise en service de la gare de Crest. Trois ans après, le Conseil Départemental et les communes concernées demandent la réalisation de la ligne au moins jusqu’à Die. Le 19 mars 1875, l’État prescrit l’étude d’un avant projet du tronçon Crest-Aspres. Le conseil des Ponts et Chaussées considérant cette liaison d’intérêt très secondaire attend trois ans pour donner son aval. C’est au final l’armée qui pousse à la construction pour des raisons stratégiques car, à cette époque, les relations avec l’Italie se dégradent...
La suite de cette histoire est à lire dans Le Crestois du 6 janvier 2017