Un hommage vient d’être rendu à Grâne à la famille Lermine qui dissimula des Juifs pendant la guerre. Ceux-ci ont veillé à ce qu’elle soit reconnue comme juste parmi les nations.

Il advint, à la fin des années 90, qu’une équipe de télévision vint à Bourdeaux. Elle rencontra là une juive prénommée Elsie dont, malheureusement, le patronyme nous a échappé. Elle leur raconta ceci: « J’étais cachée pendant la guerredans les hauteurs avec mes enfants. Ils jouaient avec les gamins de leur âge. Et le soir ils me racontaient de drôles d’histoires. Leurs copains, leur parlaient tout le temps du «désert». Je me disais : ils doivent jouer - Dieu sait comment  - aux chameaux ou aux dromadaires. Jusqu’à ce que je comprenne que c’était des enfants qui faisaient référence au «désert» des protestants, leur exil, leurs cachettes. Ceux-là même qui me protégeaient, avaient connu les persécutions. Et à présent, ils se souvenaient ».

Mais des catholiques tout autant et des libres penseurs encore ont pris pendant la dernière guerre des risques incroyablement disproportionnés pour sauver des juifs. Le mémorial Yad Vachem cite pour la Drôme plus de quatre-vingts noms de familles, ce qui implique qu’il y en eut davantage. On se souvient, chez nous, de Robert Izier, le fils du boulanger de Blacons, boulanger notoirement résistant, qui alla chercher à Marseille, au péril de sa vie, une juive qui venait miraculeusement d’échapper à la gestapo et qui la ramena chez nous.

Ce lundi à Grâne, il a été ainsi rendu hommage, de façon posthume à la famille Lermine. Comme l'ancien maire de Grâne, Louis Lermine et sa femme Lucie ont au péril de leur vie, caché durant la guerre la famille Mozis... 

La suite à lire dans Le Crestois du 31 octobre 2014