Le pastoralisme meurt dans l'indifférence générale
La polémique sur le loup n'est que la partie émergée de l'iceberg.
C'est entendu, il y a un débat violent, souvent haineux, sur la présence du loup dans nos contrées. Laissons-le ici de côté : la force des oppositions est si grande, le recours à l'insulte, parfois à la violence physique interdisent de parler d'un "débat". Pour qu'il y en ait un, en effet, il faut qu'il y ait un minimum de respect et d'écoute. Ces conditions ne sont plus réunies. Ne faisons pas semblant de croire qu'on pourrait discuter tranquillement.
Il faut d'autant moins s'y attarder que derrière cette affaire se trouve un bouleversement de fond autrement important. Derrière la mort lente des bergers, c'est une civilisation qui est en train de basculer. Le pastoralisme meurt et on le pleurera dans cinquante ans.
Or le pastoralisme, ce n'est pas le fait d'élever des troupeaux. Du moins, ce n'est pas que cela. Ce sont des rapports entre les bergers qui se donnent des coups de main, ce sont des fêtes, des chants, une littérature, c'est tout un mode de vie, souvent partiellement nomade puisqu'il faut aller chercher de la bonne herbe parfois fort loin et procéder étape par étape en alpages. Ce sont les fameuses descentes d'estives qui, au delà des bergers, rassemblent des milliers de curieux qui ne veulent pas se priver du spectacle. Et il faudrait s'interroger un peu davantage sur l'immense élan de sympathie dont témoigne cette curiosité.
Le pastoralisme, en effet, a un vrai soutien populaire. Il faut être aveugle pour ne pas voir ce que la disparition des troupeaux, entamée depuis longtemps dans nos régions, a d'ores et déjà eu comme effet. Les paysages se ferment, envahis par ce qui n'est même pas de la forêt, mais une jungle informe...
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La suite de ce billet est à lire dans Le Crestois du 22 septembre 2017
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