Le Crestois perd son plus ancien correspondant
Albert Navoly nous a quitté. Il était un bloc, un homme puissant, solide, au parler franc.
Je le revois, lorsque j'ai eu la rencontre avec lui qui a permis le portrait en 2010, vissé sur une chaise à côté de la cuisinière parce que ses jambes lui jouaient déjà des tours. De la vie, il savait conserver les traits qui en font la saveur : il était un puits de petites anecdotes sur son petit pays, montrant combien il en connaissait l'âme.
Personne ne peut douter qu'il a couvert les siens, depuis sa famille qui lui rendait bien son affection, jusqu'aux habitants de son village dont il fut maire, de sa solide protection, attentif à tout, ne craignant pas le travail, ne s'en laissant pas compter. Il était de cette magnifique race paysanne qui peinait sans geindre, voyant dans mille détails de la nature ce que nous ne savons plus trop y voir.
Et puis il y avait l'amitié. Albert Navoly a été pour Le Crestois et d'autres de nos confrères, un chroniqueur fidèle, plein de saveur ce qui était une manière de défendre et promouvoir son petit coin de Drôme. Des rencontres avec Albert Navoly sont ce qui fait de notre métier de journaliste un beau métier : on y fait de superbes rencontres. On sortait de chez les Navoly – car on ne saurait oublier son épouse, attentive et aimante - le coeur chaud, tout reconnaissant à notre hôte d'avoir fait partager de mille détails l'esprit de sa région.
Jacques Mouriquand
Ancien rédacteur en chef du Crestois
Le portrait de M. Navoly est à découvrir dans Le Crestois du 12 janvier 2018