Ça bouge chez les ploucs !
Il y a peu de temps, M. Jacques Attali confiait à l’hebdomadaire La Tribune son exaltation de ce que seront les futures métropoles qui coifferont même, pense-t-il, les nations. Et d’observer, entre autres: "Les métropoles devront adopter une stratégie de développement intégrée avec les espaces ruraux avoisinants, en promouvant le développement rural et une amélioration de la qualité de vie des populations concernées.» Il ajoutait encore: «La métropole peut être dense en son centre, mais vivre en harmonie et bon voisinage avec des « îles-villages » qui accueillent des trames vertes composées de terres agricoles et des trames bleues de cours d'eau, et s'approcher ainsi de l'autosuffisance en énergies renouvelables. L'idée est de mettre la campagne dans l'ensemble métropolitain. Le rapport du citoyen à la nature, à l'alimentation, en sera transformé ; l'agriculteur deviendra un citoyen pleinement intégré à l'aire métropolitaine."
En somme, l’intelligence est en ville. Les ploucs sont à la campagne.?Comme disait Sacha Guitry: «lorsque les bornes sont franchies, il n’y a plus de limite.» Ces propos résument, en effet, une manière de voir nos régions comme de vagues arrière-pays des métropoles qui sont les seules choses qui comptent. Il est fâcheux que M. Attali ne soit pas venu aux rencontres qui se sont déroulées à Eurre mercredi 5 novembre (Territoires ruraux et dynamiques de projets à l’initiatives Conseils d’Aménagement, d’Urbanisme et d’Environnement). Ils ont à la fois montré les nouveaux défis de nos campagnes et le beau dynamisme qu’on y trouve.
Jean Serret, le président de la CCVD, a probablement eu raison de rappeler les circonstances qui ont amené une floraison d’initiatives: une grande sécheresse, qui amenait la nuit des paysans armés à patrouiller. Il parut alors plus prudent de mettre tout le monde autour d’une table et on aboutit à une première en France: le Schéma de Gestion des Eaux de la Drôme. Et comme ceux qui avaient trouvé un accord avaient été contents de travailler ensemble, on est passé à d’autres sujets. Biovallée et tant d’autres initiatives découlent lointainement de cette histoire.
La suite de cet article à lire dans Le Crestois du 14 novembre 2014