Le casse-tête des rythmes scolaires
À Crest, il devient difficile de concilier Éducation Nationale, parents d’élève et mairie. Tentative d’éclairage.
Voilà plusieurs semaines que le sujet enflamme les foyers crestois, et il pourrait bien s’étendre aux communes alentours. À Crest, ville laboratoire sur les rythmes scolaires bien avant les dernières lois, on est en train d’essayer de mettre en place la cadence avec laquelle parents et élèves vont devoir jouer à partir de la rentrée 2019.
Une consultation a été lancée et, de façon un peu aproximative, il a été annoncé que les rythmes devraient être de "X" jours (nous ne donnerons pas le chiffre exact pour ne pas brouiller les pistes). Une annonce beaucoup trop précipitée car toutes les écoles de la ville n’avaient pas été consultées via les conseils d’école ! De quoi faire sortir les parents de leurs gonds et lancer une petite polémique alors qu’une seule et simplissime question était posée à tous : « Êtes-vous pour la semaine de 4 jours ou pour la semaine de 4,5 jours ?»
Pour les représentants des parents d’élève, cela soulève plusieurs problèmes : « Très peu des parents qui ont répondu à ce questionnaire avaient les cartes en main et les informations complexes requises sur les impacts réels d'un système à 4 jours ou 4,5 jours pour répondre correctement au delà des effets sur sa propre organisation familiale et personnelle. Or, la question des ARS relève du bien collectif (enfants et équipes éducatives pour une bonne gestion du rythme et de la qualité d'enseignement) et non de la somme des intérêts individuels. De plus, les effets d'une potentielle semaine à 4 jours posent toujours la question de la prise en charge des mercredis matins : comment les familles sont-elles en capacité de re-changer de système, de modifier leurs horaires de travail ou encore de prendre en charge un coût supplémentaire de garderie ? »
Alerté par différents messages, Hervé Mariton a tenu a apporté différents éclairages face à cette situation. « Il semble que tous les protagonistes ne soient pas d’accord sur tout sauf sur une chose, que les méthodes de consulation de la mairie ne sont pas les bonnes. Nous allons donc en organiser une nouvelle dès la rentrée de février, avec un nouveau comité consultatif. Je vais faire le point avec l’Inspecteur d’Académie mais il se dégage trois hypothèses :
Premièrement, l’école Anne Pierjean pourrait être ouverte durant 4,5 jours, selon son souhait, tandis que les autres accueilleraient les enfants sur quatre jours. Comme il n’y a pas de carte scolaire à Crest, les parents pourront changer les enfants d’école si le rythme choisi ne leur convient pas. Deuxièmement, on reste en l’état actuel des choses, car cela fonctionne. Troisièmement, tout le monde passe à quatre jours, comme cela se fait beaucoup ailleurs. Mais ce n’est pas ce que je souhaite car les avis sont partagés quant à cette solution. » Le maire regrettait l’emballement autour de ce dossier, qui ne revêt « aucune urgence particulière, étant donné que c’est pour la rentrée 2019 ».
Il restera à définir ce que deviendront les fameux TAP (Temps d’Activités Périscolaires). Les parents d’élève, dont certains appréciaient l’aspect éducatif de ce programme, craignent « un coût supplémentaire pour les familles, les Temps d’Activités Périscolaires étant jusqu’à présent gratuits. » Attendons donc une dizaine de jours, les réponses devraient venir.
Pierre Brunet
Article paru dans Le Crestois du 16 février 2018