Les radios locales associatives sont fortement dépendantes d'une aide de l'Etat.

Les 649?radios locales associatives- chez nous Radio Saint Ferréol et R-Dwa (Radio Diois) sont fortement dépendantes pour leurs recettes de ce que l’on appelle le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER). Le problème est que ce montant attribué par l’État est à diviser par un nombre croissant de radios. En d’autres termes, chacun a moins. L’an dernier ce fonds avait été très légèrement reserré ce qui avait provoqué des hurlements. Cette année il est ramené au niveau antérieur de 29 millions d’euros.

Le soulagement est, en réalité, assez relatif parce que les radios locales sont confrontées à une évolution technique qu’on a bien connu avec les cinémas: le passage au numérique pour leur diffusion, ce que l’on appelle la Radio Numérique Terrestre qui pourrait, à terme, signifier la disparition de la FM.. Ce sera fait en Norvège en 2017.?Or, ça coûte très cher. On se souvient, s’agissant des cinémas (qui eux devaient changer leurs appareils de projection) qu’un certain nombre avaient purement et simplement fermé.

Pour tout aggraver, il existe plusieurs normes de Radio Numérique Terrestre, un peu comme, jadis, il y eût une querelle pour savoir comment diffuser la télévision en couleurs.?La France a choisi le procédé SECAM, tandis que les Amériques adoptaient le NTSC que, méchamment, les Européens traduisaient par Never Twice Same Colour (jamais deux fois la même couleur). Or, pour le passage à la radio numérique terrestre, les professionnels sont très hésitants pour faire un choix dont il ne sont pas techniquement très sûrs et qui implique de lourds investissements. Les pays voisins, très en avance sur nous, connaissent des soucis.

Par ailleurs, une autre question est en suspens dont on n’aura pas de réponse avant des mois: un certain nombre de collectivités locales contribuaient à financer des programmes. De même pour des organismes d’intérêt général. Or, pour tous ceux-là l’heure est à reserrer les budgets. Biovallée, par exemple, vient de cesser le financement d’un programme la concernant. Donc, les incertitudes sont grandes. Le casse-tête devant lequel se trouvent, un peu partout en France mais chez nous aussi, les animateurs de ces radios est typique des conséquences des reserrements budgétaires que l’on observe partout. Les associations, surtout dès lors qu’elles ont du personnel sont fortement dépendantes des subventions. Il faut rappeler que, dans le cas des radios locales associatives, qu’elles n’ont pas le droit d’avoir plus d’un certain plafond de publicité. Dans ces colonnes, nous signalions il y a quelques mois que Radio Saint-Ferréol, n’a aucune ressource publicitaire. Or, on estime à 3000 le nombre de salariés des radios locales. Certes, beaucoup sont sur des contrats aidés par l’État, beaucoup ne font que passer, mais, dans la mesure où ces emplois servent souvent de tramplins à des jeunes qui s’orienteront par la suite vers des métiers du son, de la technique ou de l’animation, ces emplois sont importants.

Par ailleurs, RCF26, l’antenne départementale du réseau chrétien RCF, vient de prendre le nom RCF Drôme.Un communiqué de sa part nous apprend que ce changement d’intitulé (que l’on a observé, ces dernières années dans beaucoup de radios du même réseau) nous apprend que cette radio revendique 10?000 auditeurs dans le département. Ce changement résulterait d’une longue réflexion sur toute l’organisation et les programmes qui vont connaître un coup de neuf.

Article paru dans Le Crestois du 9 janvier 2015