2015 : les dossiers à suivre...
Quel projet final pour le centre nautique? Qui remportera l’élection départementale des 22 et 29 mars prochains ? Ce sont les deux dossiers qui vont marquer 2015.
Le trimestre qui s’ouvre va connaître deux évènements d’une certaine importance pour notre petite région.
1- QUEL AVENIR POUR LE CENTRE AQUATIQUE ?
D’une part, le 19 janvier prochain devraient être présentés les résultats de l’étude menée par un cabinet spécialisé concernant l’éventualité de la création (considérée comme acquise par ses promoteurs). L’affaire pose d’abord des questions de faisabilité - ou du moins de faisabilité raisonnable dans un temps où tout le monde appelle à des économies.
Combien ça coûte ?
Cela implique que l’on clarifie le coût des différentes options possibles. On parlait de trois scénarios possibles à l’automne. Le chiffre qui circulait jusqu’ici était de l’ordre de 11 millions hors études. Mais il est évident que ceci est directement lié au type de centre nautique que l’on souhaite avoir. Sur cet aspect financier existe un tout autre volet relatif aux frais de fonctionnement qu’évidemment un projet ambitieux va gonfler.
Pour quelle fréquentation ?
En regard de ces dépenses, il faut évaluer les recettes. Et, à cet égard, il faut reconnaître qu’existe un grand trouble du fait des inexplicables variations de prévisions qu’on a pu connaître. En 2008, le cabinet EOLE prévoit 20 000 entrées annuelles du grand public, et 15000 entrées scolaires. En 2014, le cabinet MC Conseil prévoit 46 000 entrées annuelles du grand public, et 19 300 entrées scolaires. Et la dernière étude de Service Public 2000 prévoit 73 000 entrées annuelles du grand public, et 20 000 entrées scolaires. La différence qui est ici faite entre le grand public et les scolaires est tout à fait pertinente du point de vue des finances. En effet, les élèves ne paient pas autant, donc une recette de scolaires est notablement moins élevée que celle de baigneurs ordinaires.
Comme l’on sait, une petite équipe de citoyens s’est constituée qui voudrait avoir son mot à dire sous le nom de Comité Plouf. Son évaluation, sur la base des résultats de régions comparables ayant mené à bien des projets, est moitié moins grande. Pour être très honnête, nous n’y comprenons plus rien. Et cet écart dans les estimations laisse passablement perplexe quant au sérieux des méthodes d’évaluation. Quelle concertation? Reste enfin un aspect du sujet que nous avons beaucoup évoqué et qui reste absolument légitime lorsqu’on demande des sommes énormes aux contribuables et que simultanément on préconise des économies. Le début de l’instruction de ce dossier du point de vue de sa présentation au public, de la possibilité de celui-ci de donner son avis a été un peu cahotique.
L’étape du 19 janvier est utile. On va entendre ce que diront des experts d’un cabinet dont il est à souhaiter qu’il explique en détail comment il évalue la fréquentation et les recettes. Il est très probablement souhaitable qu’un geste soit fait en direction du grand public pour qu’il soit entendu.
2- QUELS ÉLUS AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL ?
Les 22 et 29 mars prochains vont donc avoir lieu les élections départementales, pour ce qu’il y a peu, nous appelions encore le Conseil Général et que nous appellerons désormais le Conseil départemental. Une modification constitutionnelle votée sous le mandat de M. Sarkozy a rendu nécessaire une nouvelle loi beaucoup plus récente. Elle prévoit une meilleure répartition des cantons - nous en avons déjà parlé- mais aussi l’élection d’une doublette d’élus (un homme, une femme) sur un territoire beaucoup plus vaste. Chacun des deux élus siègera à Valence.
Quelles figures vont apparaître ?
Pour de multiples raisons l’affaire est importante. Pour ce qui concerne le centre de notre région, c’est la reconduction éventuelle du mandat de M. Serret, maire d’Eurre et président de la CCVD qui focalisera l’attention pour peu qu’il soit bien candidat, ce qui paraît raisonnablement probable. La conjoncture nationale pour le PS n’est pas bonne mais M. Serret est une figure bien implantée, dont la carrière recoupe quelques-unes des grandes étapes du développement de notre région. Donc, il reste à savoir si les électeurs feront un choix proprement partisan ou s’ils voteront pour un personnage connu. Des noms circulent par ailleurs, notamment celui de M. Caryl Fraud, précisément évoqué à propos du centre aquatique. Mais tout cela reste à confirmer. D’autant plus qu’on peut s’interroger sur la présence de possibles trouble-fête, à droite au Front National ou parmi des francs tireurs, à gauche avec des écologistes ou des candidatures venues du monde alternatif. Les inconnues sont, pour le moment, grandes s’agissant des trois autres cantons qui nous concernent également: celui tourné sur le Diois, celui tourné vers la région de Dieulefit mais qui englobe Bourdeaux et ses alentours et enfin celui tourné sur la vallée du Rhône, mais qui commence pour nous à Allex. On peut parier qu’on aura deux mois bien pleins en surprises sur ce front.
Pourquoi est-ce important ?
Le Conseil Général joue un rôle décisif pour une multitude de dossiers qui nous touchent très directement. Il suffit pour le mesurer d’assister à une de ces réunions où se ventile ce que l’on appelle la «dotation cantonale », c’est-à-dire l’attribution de fonds pour des projets des différentes communes. Les maires, ce jour-là, ont bien soin d’être présents. Il y a bien peu de projets communaux qui n’émargent aux fonds départementaux d’une manière ou d’une autre. Il est certain que les restrictions budgétaires générales dont on parle beaucoup - et que l’actuelle opposition voudrait plus que doubler au plan national (passant à 120 milliards de coupes)- se font déjà sentir. Il n’y a pas un maire qui n’en témoigne. Mais il est juste de reconnaître que l’actuel Conseil Général a collé au plus près des petites communes qu’il a largement soutenues. C’est du reste probablement pour cette raison que les candidats socialistes drômois aux sénatoriales se sont si bien défendus dans une conjoncture nationale très mauvaise. Didier Guillaume, président du Conseil Général, futur Conseil Départemental, a bien mené sa barque. Le Département est très peu endetté. Les boulons sont serrés. Et la question que chacun se pose est de savoir ce que donnerait un éventuel changement de majorité.
3- EN SUSPENS
- On n’entend plus du tout parler d’un nouveau redécoupage des intercommunalités dont, pourtant, Manuel Valls, premier ministre, avait annoncé la mise en oeuvre. Il est hautement douteux que ceci ait été oublié. Si notre territoire était concerné, ça changerait beaucoup de choses dans la pratique quotidienne du fonctionnement de ces services qui nous sont, en fait, rendus par des intercommunalités sans que nous nous en rendions bien compte. Surtout cela permettrait enfin qu’on ait une vision de notre territoire recoupant un ensemble géographique cohérent.
J.M.
Les chiffres clés à découvrir dans Le Crestois du 9 janvier 2015