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Coluche va-t-il mourir une seconde fois ?

Un de nos lecteurs pousse un nouveau "coup de gueule" : les Restos du Cœur sont en danger à Crest.

 

«Après le magnifique élan du 11 janvier, où nous avons senti cette volonté de « vivre ensemble », exprimée dans le calme et même le recueillement, nous étions peutêtre trois mille à Crest, nous retrouvons la vie quotidienne et les questions non tranchées. Dans notre région où le chômage fait des ravages, menaçant les jeunes, les couples et les familles, ce sont plus de cinq cent personnes de toutes conditions, personnes âgées, jeunes sans revenus, femmes seules avec enfants, de nombreux enfants, des hommes aussi qui subsistent difficilement grâce aux restos du coeur. Or, depuis bientôt deux ans, les restos sont en recherche d'un nouveau local. Après de nombreuses péripéties, la Ville de Crest a proposé l'ancien gymnase du collège dont la superficie est amplement suffisante mais où des travaux sont nécessaires pour permettre leur installation.

L'enjeu est de taille. Les travaux indispensables sont chiffrés à 200 000 euros, une fois que la commune aura mis le bâtiment hors d'eau et aménagé les abords. Les restos, par leur organisation départementale et nationale (ils vivent de la générosité publique) peuvent mettre 50 000 €, l'équipe de bénévoles de Crest espère trouver 50,000 € auprès des entreprises et particuliers du coin. Restent 100 000 € à trouver pour que ne disparaisse pas cette association si nécessaire. La mairie de Crest, gestionnaire de l'argent public de nos impôts, argumente qu'elle a déjà fait un effort. Or, en 2014, 100 000 € ont été virés du budget du CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) au budget général. Ce budget manquant ne coûterait pas totalement à la commune car il pourrait être subventionné.

Voilà où nous en sommes à quelques semaines de la fin du bail des restos du coeur. Vont-ils fermer, laissant à la charge de la mairie le sort des personnes victimes de la situation économique, ou bien les conseillers municipaux vont-ils se saisir du problème et dégager les moyens nécessaires à aménager ce local ? La question est posée : allons- nous abandonner nos concitoyens en difficulté après avoir proclamé notre volonté de vivre ensemble le 11 janvier, où allons nous, par l'argent de nos impôts, solutionner collectivement cet enjeu citoyen ? De la réponse dépend le cohésion de notre société.»

Jacques Liotard

Article paru dans Le Crestois du 30 janvier 2015.

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