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Les postiers en colère

Ils continuent leur mission de service public dans des conditions sanitaires inacceptables et dangereuses pour eux et pour les usagers.

La CGT FAPT (ex PTT) Rhône-Alpes nous a communiqué une lettre d'interpellation aux différentes directions de La Poste (régionales ou locales) pour signaler son mécontentement face aux conditions de travail des postiers pendant cette période d'épidémie. En voici un extrait :

tribuneNous vivons actuellement dans le pays une situation inédite avec des mesures inédites, au vu des déclarations du président de la république, du premier ministre et du ministre de la santé, nous pouvons raisonnablement penser que la présence physique dans notre entreprise de très nombreux salariés constitue un danger grave et imminent de propagation du covid-19. Même en respectant les distances de sécurité entre les personnes (quand cela est possible), les poignées de porte, l'espace repos, les ateliers, les bureaux, les services... sont autant de lieux propices à la propagation du virus. Le ministre de la santé recommande de limiter les contacts humains à 5 personnes maximum par jour.

Si notre groupe la Poste et notamment la maison mère, fait partie des entreprises d'utilité publique, et nécessite le maintien de certaines activités, vous nous le rappelez constamment dans vos communications les plus récentes, la notion de service public vital à la nation vient, comme par magie, de réapparaitre dans vos esprits, mais c'est un autre sujet que nous ne manquerons pas de vous rappeler, après cette crise sanitaire sans précédents, ça ne doit pas se faire dans n'importe quelles conditions. La santé et la sécurité des agents vous incombe et doit être garantie. Or les remontées de tous le territoire et en particulier de notre région, nous démontrent le plus total mépris pour la sécurité physique et sanitaire du personnel. L'équipement sanitaire de base (gel, masques, gants, savon...) manque cruellement, les vigiles annoncés devant les bureaux de Poste encore ouverts afin de réguler les entrées, d'éviter les bousculades ne sont toujours pas là, ou en nombre infime.

Plus grave encore, lorsque des cas de covid-19 avérés sont détectés, aucune mesure n'est mise en place pour les collègues restants, que ce soit en matière de détection, de confinement, de fermeture et nettoyage de site.
Parlons maintenant du droit de retrait: Partout où les postières et les postiers ont décidé de le faire valoir, parce que les mesures barrière énoncées par le gouvernement ne sont pas respectées, vous les remettez en cause, encore une fois au nom du service public, vous exercez des pressions, vous menacez les agents, leur intimez de reprendre le travail sous peine de sanctions, de retenues sur salaire. Il serait grand temps de relire le règlement intérieur de la Poste et plus particulièrement l'article 51, vous n'avez, en aucun cas le pouvoir de remettre en cause le droit de retrait, seuls les tribunaux l'ont, et dans la situation sanitaire que vit notre pays actuellement, dites-vous bien qu’aucun tribunal ne remettra en cause le sentiment des postières et des Postiers d'être envoyés au front sans aucune protection, vous jouez avec la vie de centaines de Postiers et ceci est scandaleux et proprement inacceptable...

Tribune publiée le 23 mars 2020 dans la rubrique Actu

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