Michel Tron prendra sa retraite en mars
Conseiller Général depuis 2001, ce sera pour lui, dans quelques semaines, la fin d’un engagement de cinquante années dans la vie publique.
Il est né en 1947 dans une famille modeste venue d’Italie pour s’installer comme agriculteurs au Rastel, un quartier des hauteurs de Bourdeaux. Ses parents, issus des vallées vaudoises italiennes et protestantes, de la commune de Pomaretto précisément, avaient appris le français à l’école. En 1938, avec les années sombres et la montée fasciste de Mussolini, ils ont préféré fuir leur pays. Michel Tron a fait partie des jeunesses protestantes, et se souvient des premières élections en 1964, lorsqu’il a été élu président des jeunesses protestantes, restant aujourd’hui encore reconnaissant au pasteur Cadier pour son encadrement exemplaire ainsi que pour l’influence certaine qu’il a exercée sur le développement agricole au Pays de Bourdeaux. « Les récits de la guerre ont bercé mon enfance lors des veillées d’autrefois, et j’ai véritablement vécu ma jeunesse au « Pays protestant et républicain » de Gaston Barnier (le célèbre biographe du Pays de Bourdeaux, NDLR). Notre institutrice, Mme Roche, dont le mari avait été fusillé à Vassieux, nous a elle aussi inculqué cet esprit républicain et ce sens civique qui ont toujours été si importants pour moi. »
En 1966, Michel Tron se marie et s’installe dans la ferme du Rastel avec ses parents. Élevant près d’une centaine de chèvres, il fait le marché de Montélimar pendant dix ans. « Le syndicat caprin était alors très important pour les petits éleveurs comme nous. C’était la production phare de l’époque. » Dans les années 80, il se tourne vers l’élevage de futures poules pondeuses. De grands bâtiments accueillent aujourd’hui 28.000 poussins d’un jour revendus à 17 semaines, poules prêtes à pondre. Michel Tron a aussi produit des semences de tournesol et des céréales. C’est aujourd’hui son fils Benjamin qui reprend l’exploitation, et son père en est très fier, et heureux de voir un nombre croissant de jeunes agriculteurs installés au pays de Bourdeaux ! En 1975, Michel Tron s’engage dans la vie publique pour soutenir l’école publique de Truinas. Il est aussi président de la cantine scolaire à Bourdeaux. Puis à 30 ans, il est élu président du SIVOM (de 1977 à 1984) : « Je les ai remués ! » remarque-t-il, amusé. Le premier secrétaire du SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples) est Jean-Louis Armand (actuel maire de Crupies), et la deuxième secrétaire (depuis 1980) est Chantal Bérard, qui occupe toujours ce poste actuellement. Il a aussi été vice-président de la caisse locale de Groupama. La vie locale a toujours été importante pour lui : il fait partie de la chorale, a été membre actif de la troupe de théâtre des Tréteaux de Bourdeaux…
De 1992 à 2002, il est administrateur départemental de la MSA, et apprécie les contacts et les enjeux départementaux. C’est ainsi qu’en 2001, il entre au Conseil général, représentant le pays de Bourdeaux pendant deux mandats, et entretenant de chaleureuses relations avec tous ses collègues élus du canton, dans une « ambiance très rurale et humaniste au Département. » Il tient à spécifier qu’aujourd’hui il termine son mandat en étant le seul conseiller drômois sans étiquette : « Les valeurs des personnes sont plus fortes que l’étiquette politique ! » souligne-t-il avec sa fougue enthousiaste. (...)
La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 27 février 2015.