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Les horticulteurs pris d’assaut depuis l’autorisation d’ouverture

C’est la ruée chez les producteurs de plants potagers. Deux horticulteurs de la vallée témoignent.

Le 1er avril, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances, Agnès Pannier-Runnacher, annonçait, devant le Sénat : « Dans le cadre des arbitrages que nous venons de prendre, la vente des plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité ». Cette nouvelle a ravi la Fédération Nationale des producteurs horticulteurs-pépiniéristes qui demandait cette autorisation. Une part conséquente des fruits et légumes produits par an, en France, proviennent de jardiniers amateurs. Pour certains jardiniers très organisés, cultiver ses fruits et légumes représente environ l'économie d'un SMIC par an. Alors, si vous avez l’habitude de faire votre potager, ou si vous vous êtes découvert une âme de jardinier pendant le confinement, que vous ayez un jardin ou quatre jardinières sur votre balcon, tout est possible. Et ça changera des fleurs, dont la vente n'est pas encore permise !

À Grâne, sous les serres de la famille Beaumont à la SCEA de Beaune, c’est la ruée vers l'or vert. En ce moment, ils sont dix personnes à courir dans les serres pour préparer les commandes des clients, tout en respectant les consignes sanitaires en vigueur. Port du masque obligatoire et gants ou gel hydroalcoolique pour les mains : « Le mieux, c’est de passer commande. Comme ça, la sortie du client de chez lui est d’autant plus courte. » L'exploitation familiale a du stock, mais il baisse vite et cela surprend toute l'équipe. « Les gens sont affolés ; ils ont peur de la pénurie ». Le responsable des serres espère que les gens vont changer leurs habitudes : « Il faut manger local et de saison, ne pas gaspiller et limiter les intermédiaires pour les produits frais. Cultiver son jardin est le circuit le plus court possible et en ce moment, tout le monde jardine ! »

horticulteurs 4Du côté des Jardins de la Vallée à Crest, la famille Rouvier a rouvert en aménageant l’accueil. Les employés restent derrière le grillage pour préparer les commandes des clients, mais le mieux, là aussi, est de la passer en amont. Sur place, les serres ne sont pas ouvertes au public. Il y a tellement de plants que les allées sont trop étroites. L’organisation à l’entrée fait penser à un petit marché où les commandes des clients sont servies en mains propres. L’horticultrice n’est pas inquiète pour les stocks. Ils produisent sur place et s'adaptent aux demandes : « Pour les fleurs et les légumes, pas de soucis, il sera possible de trouver son bonheur en temps et en heure. Par contre, pour la pépinière, nous ne sommes plus livrés. Il n’y a pas de réapprovisionnement et les stocks baissent à vitesse grand V ». Les jardiniers pourront trouver des plants en cas d’erreur de plantation ou de manque de variétés dans le jardin. La gérante, Nathalie Rouvier sourit : « Les gens sortent car on leur a donné le droit de sortir, c’est un effet de "lâcher" et du coup, nous avons eu un monde fou dès l’annonce de la réouverture ».

Quelques conseils : Il est trop tôt pour planter les poireaux, il faut attendre juin. Pour les cucurbitacées, on peut garder les graines des légumes consommés cette année pour les planter l’année prochaine. C’est peut-être encore un peu tôt pour tout mettre en pleine terre, les Saints de glace ne sont pas passés. Cette année, les Saints Mamert, Pancrace et Servais sont les 11, 12 et 13 mai, alors attention, « Ces trois jours peuvent être un petit hiver » comme le disent les « anciens ». Alors, pour mettre vos plants en terre, pensez à un petit tunnel protecteur.

Les surfaces commerciales ouvertes ne considèrent pas toutes le terreau comme un produit de première nécessité. Certains agriculteurs en ont et pourront vous dépanner gentiment. D’ailleurs, certains jardiniers ont trouvé des bonnes adresses d’agriculteurs bio. Et d’ici cet été, pensez déjà aux tomates, salades bien fraîches et haricots… qui coloreront vos assiettes…

Propos recueillis par Corinne Lodier

Publié le 24 avril 2020

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