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Natura 2000 : la parole aux agriculteurs

Pour, contre, ou neutres, les agriculteurs vont subir de plein fouet l’extension programmée dans la Vallée de la Drôme, non sans craintes de certaines conséquences. 

Rares sont les personnes qui n’ont jamais entendu parler de Natura 2000, mais peu savent exactement ce que signifie ce terme qui semble avoir 15 ans de retard. Essayons d’y voir plus clair en allant à la rencontre des agriculteurs locaux, principales cibles de ces normes parfois peu faciles à cerner.

La définition est pourtant simple et bien compréhensible pour le commun des mortels : «Natura 2000 est un réseau de sites naturels pour préserver et restaurer la biodiversité et les habitats naturels. Notamment certaines espèces menacées et en voie d'extermination. » Dans le Vercors, neuf sites Natura 2000 sont recensés sur 33 016 ha, soit 16% du territoire. Sur les quatre-vingts communes, quarante-cinq sont concernées.

Le site Natura 2000 est déterminé par un arrêté ministériel. Il précise les périmètres, les espèces et les habitats concernés en justifiant la désignation. Pour désigner un site Natura 2000, l'Etat doit préalablement consulter les collectivités et les groupements concernés territorialement. Pour chaque site, un document fait état du déroulement et des suites de la procédure. Le propriétaire n'est pas informé car son droit à la propriété n'est pas remis en question (exemple, pas d'expropriation).

A priori, s’il n'y a pas d'interdiction, c'est un engagement volontaire du propriétaire, il y a quelques restrictions. Les exploitants sont dans l'expectative. Déjà en 2013, lors d'une réunion, le zonage avait posé problème quant à une « évaluation d'incidence » en cas d'extension de bâtiments ou de changement de pratiques agricoles. Les habitants avaient refusé vigoureusement le zonage. La discussion avait porté sur la connaissance de la biodiversité des agriculteurs. Il vaudrait mieux leur faire confiance que d'imposer des normes ou de les déresponsabiliser avec de l'argent.

Un nouveau zonage est en gestation, de nombreuses discussions l'alimentent mais rien ne perce, pour le moment. On devrait en savoir plus d’ici quelques jours. M. Bouchet, éleveur à Léoncel, est partagé. « Le grand reproche qu'on peut leur faire, c'est qu'ils ne disent rien ». Il n'est pas forcément «contre», mais pas nécessairement « pour » non plus. Les contraintes ne lui sont pas familières, même si le Cellynois est « bien conscient qu'il faut protéger la Terre et les espèces qui la peuplent ». Toute son exploitation est déjà en bio ; du coup il n'a pas de soucis à ce sujet. Seulement « S'il faut payer quoique ce soit, il ne faudra pas compter sur moi ! ». (...)

La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 20 mars 2015

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