L'association Vélo dans la ville interpelle les collectivités de la vallée, et les invite à profiter de la crise pour favoriser l'usage du vélo.

Durant ces huit semaines de confinement en France, le vélo aura été sujet à controverses. D'abord considéré, à tort, comme interdit en tant qu'activité physique mais seulement reconnu comme moyen de transport, il aura fallu des plaintes concernant des amendes abusives, des fermetures de pistes cyclables injustifiables, et un référé auprès du Conseil d'Etat de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), pour que le ministère de l’intérieur revienne sur ses errements et approximations et s'en remette à l'esprit de la loi, le décret du 23 mars 2020, autorisant l'usage du vélo comme activité physique praticable dans le cadre du confinement.

Ailleurs dans le monde, des villes comme Bogota, Berlin, New-York, Calgari... ouvraient des pistes cyclables temporaires pour permettre à leurs habitants de se déplacer en sécurité, tout en maintenant une distanciation physique et de pratiquer une activité bénéfique pour leur santé.

En France, c'est le 13 avril qu'Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, confie à Pierre Serne, administrateur d'Ile-de-France Mobilités et président du Club des villes et territoires cyclables, de coordonner la mise en place de solutions de déplacement, où le vélo serait le principal moyen de transport permettant la distanciation physique. Contre toute attente, ce sera la municipalité de Montpellier (désireuse de se rattraper après le mouvement de grogne des cyclistes #jesuisundesdeux, qu'elle avait déclenché en 2018 ?) qui appliquera la première ce que l'on appelle désormais l'urbanisme tactique, en inaugurant le 24 avril le premier tronçon de piste cyclable temporaire.

Les associations cyclistes, comme Vélo dans la Ville, se sont emparées du sujet et demandent aux municipalités de réfléchir et d'appliquer ces principes de précautions et de sécurité. Dans notre vallée, nous avons contacté les communautés de communes et les municipalités contiguës à la VéloDrôme pour leur signifier l'utilité d'un tel équipement pour un report des transports scolaires vers la pratique du vélo en particulier.

C'est en effet principalement à l'attention des scolaires que des aménagements pertinents, et facilement applicables peuvent être mis en place :

- Continuité des aménagements des voies cyclables et sécurisation aux carrefours et intersections.
- Fermeture temporaire des rues aux heures dites « des écoles », pour délivrer l'espace dévolu aux voitures au profit de la distanciation des piétons et des cycles.
- Augmentation des aires d'accueil et de stationnement vélos, en particulier autour des écoles et autres lieux accueillant du public.
- Campagnes de communication à l'incitation et à l'accompagnement du changement de pratiques.

La crise sanitaire que nous traversons nous oblige à modifier nos comportements, d'un point de vue sanitaire en premier lieu, mais aussi économique et social. La mobilité n'est pas en reste, et le déconfinement qui s'annonce est une opportunité qui s'offre à nous de tester des aménagements et des pratiques que revendiquent depuis longtemps les cyclistes. Les bienfaits du vélo sur la santé des personnes ne sont plus a démontrer, faisons en sorte qu'ils le soient aussi pour la société et le monde de demain.

Vélo dans la ville

Publié le mercredi 6 mai 2020