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L’émouvant récit d’un prisonnier de guerre

C'est après le décès de son père que Gilbert Bretouze a retrouvé un carnet de bord dans lequel M. Bretouze décrit sa captivité durant la guerre de 1940.

Les journalistes sont curieux, parfois même un peu trop ! Il arrive, quelquefois, que les reporters du Crestois croisent les clients de l’imprimerie, ou tombent sur les travaux en cours dans l’atelier. C’est comme ça que débute l’histoire que nous développons aujourd’hui. Un petit carnet en cuir noir qui attire l’attention, un nom qui évoque une personne connue, et il n’en faut pas plus pour qu’on découvre un véritable trésor !

Rendez- vous est alors pris avec Gilbert Bretouze, propriétaire de ce calepin, un peu surpris dans un premier temps, mais qui s’est plié à l’exercice de l’entretien avec plaisir. Sans attendre, il raconte comment il a retrouvé le carnet : « Avec ma famille, nous avons essayé de le rechercher pour connaître ce qu'il y avait écrit dedans. Ma mère connaissait son existence mais mon père n'a jamais évoqué cette période dure de sa vie. Nous l'avons retrouvé dans de vieilles affaires » précise-t-il.

Il n'avait qu'un an lorsque son père a été enrôlé. De cette époque, il n'a que peu de souvenirs : « J'étais trop jeune. Je me souviens juste qu'avec mes soeurs nous n'allions pas à l'école et que nous nous cachions lors des bombardements » , évoque-t-il. Pour l'anecdote, la ferme des Batie, bien connue des Montmeyranais, était détenue par la famille Bretouze. Durant la guerre, c'est la femme et le père de Martial qui gèrent l'exploitation agricole en son absence.

Martial Bretouze a 27 ans lorsqu'il est mobilisé par l'armée. Rapidement, il est affecté au 11e Régiment de Zouaves et part le 4 septembre 1939 dans la région de Lille. À la suite de longs trajets dans différentes villes et villages, son régiment s'installe dans la ville de Lomme. Le 31 mai 1940, après une résistance acharnée, ils sont obligés de se rendre pour sauver leur vie. Martial Bretouze écrit dans son carnet : « Toute résistance est veine, nous sommes perdus. Au matin, nous déposons les armes, notre général se rend ».

Les Allemands les emmènent jusqu'à Oderberg, en Allemagne, où ils sont emprisonnés dans un camp de travail. Les journées de captivité sont rythmées par la préparation de traverses de chemins de fer. Après un mois de détention, la pire des nouvelles leur parvient: «Nous apprenons que Paris s'est rendue ».

Bien qu'il soit prisonnier depuis seulement deux mois, il trouve déjà le temps long et l'absence de sa petite famille le déprime : « Je me sens découragé et je vois notre libération de plus en plus lointaine pourtant je veux espérer encore avec courage. Je suis si accablée que je ne réagis plus, je languis ma petite chérie. » Son jeune âge (il était le cadet de son régiment) pourrait expliquer sa fragilité et les mots incisifs qu'il emploie pour décrire ses émotions: « Je voudrais sombrer dans un abîme et ne plus me réveiller jusqu'au grand voyage vers le pays de la liberté, la France ».(...)

La suite de cet émouvant récit est à lire dans Le Crestois du 27 mars 2015.

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