Les objets perdus se retrouvent
Rassurez-vous, les objets perdus se retrouvent et même beaucoup. Comment s’organise chez nous la collecte, le stockage et surtout la restitution des objets trouvés ?
Qui n'a jamais perdu un objet, une écharpe, des lunettes, et le fameux parapluie ? Et là, tout le monde refait le trajet à l'envers. Où a-t-on pu poser ce fichu objet ? C'est le parcours du combattant ! Plus facile dans un village qu'en ville car les commerçants récupèrent et connaissent les gens.
À Crest, c'est la police municipale qui a en charge la gestion des objets trouvés. Les papiers sont envoyés à la préfecture qui se charge de la recherche de leur propriétaire. Pour le reste, le responsable du service fait la liste des objets et a son registre à jour. Environ 50% des objets retrouvent leur propriétaire. En 2012, quatre-vingt-treize objets récoltés, en 2013, cent cinquante- huit et, en 2014, cent quatorze. Aucune logique n'explique la fluctuation. À Crest, le maire n' a pas voulu instaurer des frais de transport, d'envoi, de gardiennage... à la personne qui a perdu et qui récupère son bien. Parfois, c'est un vrai soulagement pour l'écervelé. Une année, un sac contenant un mémoire est porté à la police municipale. La propriétaire est vite identifiée, et fort heureuse: elle doit soutenir son mémoire le lendemain. Le document, envoyé en urgence, elle a pu y travailler dès le lendemain ! Pour les vélos, il faut les stocker un moment car ils sont vendus ensuite par lots de vingt au bénéfice de l'État.
À Eurre, il n'y a pas de gestion particulière, tout est basé sur le civisme. Quand un objet parvient à la mairie, la secrétaire appose des affichettes dans les c o m - me r c e s , publie des annonces dans la presse, et fait fonctionner le bouche à oreille. Quasiment tous les objets sont récupérés. Les commerces les gèrent eux mêmes. Le dernier exemple concerne des clefs: au bout de deux jours, le propriétaire est revenu. Mais certains cas sont assez cocasses. Tel ce portefeuille avec papiers d'identité. La secrétaire, au bout de bien des appels, a trouvé le propriétaire, mais malgré des messages, le portefeuille est toujours en mairie ! D’un petit carton, la secrétaire sort ses objets, des lunettes, des clefs et un podomètre; elle garde ailleurs les plus encombrants. Dans ses archives, elle possède un déguisement d'enfant, un sac de sport avec des baskets entre autres.
Et l'argent dans tout ça ? Qui n'a jamais rêvé de trouver des billets empilés sagement sur la chaussée, en attente d'une âme qui viendrait les sauver de cet abandon ? Tout le monde se souvient de la fameuse aventure de ce SDF de Boston, aux États Unis, qui a trouvé quarantedeux mille dollars en espèces et chèques voyage. Il s'est rendu à la police et a été distingué par le maire. Suite à une souscription en sa faveur, une somme de cent mille dollars lui a été remise. Son voeu ? La paix dans le monde !
Quels risques encoure-t-on chez nous à garder l’argent ? Au pire, si la découverte est faite, mille cinq cents euros d'amende. Si l'argent est le butin d'un cambriolage et que le pot aux roses est découvert, il faudra juste attester et prouver sa bonne foi. Lorsqu’on préfère se rendre au commissariat, il ne faut pas dépasser le délai de vingt-quatre heures pour faire la déclaration ! Au delà, il y a risque d'enquête.
Article paru dans Le Crestois du 3 avril 2015.