Le territoire s'oriente vers l'énergie positive
La CCCPS et la CCVD accordent leurs violons pour réduire la dépense énergétique locale. Une convention de partenariat vient d'être signée.
Le 8 avril dernier, à l'Écosite du Val de Drôme, une réunion a officialisé le partenariat entre la Communauté de Communes du Crestois Pays de Saillans et la Communauté de Communes du Val de Drôme. En présence des élus issus des communes intéressées, les présidents de ces deux intercommunalités, Jean Serret et Gilles Magnon, ont présenté la ligne directrice qu'ils souhaitent prendre pour ce grand projet.
Depuis 25 ans, les communautés de communes de la Vallée coopèrent en faveur du développement durable. En particulier sur l'énergie, pilier structurant de la politique de développement de Biovallée. L'objectif premier de cette convention est de diminuer la facture énergétique du territoire qui est actuellement de l'ordre de 170 millions d'euros. Un coût qui peut être réduit si des mesures environnementales sont prises. Gilles Magnon a rappelé que la volonté de ce partenariat part d'un constat inquiétant : « On s'aperçoit qu'il y a une certaine forme de précarité énergétique sur notre territoire. Aujourd'hui, des personnes ont du mal à manger, et demain, d'autres n'auront certainement plus les moyens de se chauffer. » explique t-il.
Il s'agit aussi de valoriser localement la production d'énergies renouvelables pour en faire un levier économiques de la transition énergétique. Pour gérer au mieux ce projet dans la durée, les comités technique, de suivi et de pilotage seront mutualisés et les instances qui les dirigent seront paritaires. Plus concrètement, ces objectifs vont s'illustrer par la rénovation de l'habitat individuel (qui représente 80% de la cible du projet) et le développement des énergies renouvelables. Pour cela, un service public mutualisé sur la maîtrise du logement va être créé afin que les propriétaires aient un accompagnement technique et financier au travers de visites et de conseils.
D'autre part, les bâtiments publics (écoles, mairies...) pourront également réduire leurs dépenses énergétiques avec la création d'un service de conseil en énergie partagée. Ce dernier aura pour fonctions de faire un inventaire du patrimoine, de suivre la consommation et de conseiller. Dans la seconde partie de la réunion, Emmanuel Delcourt, membre de l'ADIL (Association Départementale d'Information sur le Logement), a mis en lumière une étude sur le potentiel photovoltaïque au sein de plusieurs communes de la vallée.
Suite à une volonté de rattraper le retard du développement des énergies renouvelables sur son territoire, la région Rhône- Alpes a financé l'ensemble des espaces info énergies dont l'ADIL. Cela a eu pour but que l'organisme réalise des études en faveur des énergies positives. Une rencontre a donc eu lieu entre l'ADIL et la Biovallée pour voir ce qui serait le plus opportun dans la politique locale. La conclusion de cette concertation, les a amenés à développer, de manière concrète et rapide, les énergies renouvelables. Pour cela, ils ont choisi les bâtiments communaux en regardant quels investissements étaient possibles pour le photovoltaïque. Une fois le constat dressé, cela a permis aux communes d'avoir des informations claires afin de prendre des décisions en conséquence à long terme.
Cet inventaire des communes a montré aux élus présents que, dans la vallée, Crest, Loriol et Allex sont des villes où le potentiel de production d'énergie et de puissance est le plus élevé. De manière générale, le photovoltaïque est sans nul doute un moyen efficace pour développer l'économie locale. De plus, les panneaux ont une durée de vie de 25 ans, et la perte de production n'est que de 10% au bout de 10 ans. Un investissement à prendre en compte, quand on sait que l'énergie peut être revendue à EDF. L'exemple de ce type d'énergie renouvelable montre bien qu'il existe des solutions écologiques pour réduire la consommation d'énergie du territoire.
Article paru dans Le Crestois du 17 avril 2015.