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Polémique sur les canoës

Les canoës sur la Gervanne font des remous. Un conflit d’intérêt oppose les pratiquants de ce sport et les pêcheurs. Les élus sont en colère.

Tout a commencé fin juin 2014. Les propriétaires riverains de la Gervanne reçoivent un courrier de la Préfecture, du « service jeunesse, sports et vie associative ». L'objet est « le recensement des ouvrages nécessitant une signalisation ou un aménagement pour la circulation sécurisée des bateaux non motorisés ». La législation a prévu qu'il « devait être mis en place par les propriétaires ou les exploitants ». C'est le lever de bouclier général ! Sur la Gervanne, existe le Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), c'est un document réglementaire. Or, selon ce schéma, « toute décision administrative doit être compatible avec le SAGE si elle relève de l'eau, et doit le prendre en compte si elle ne relève pas directement de l'eau ». Et « la vallée de la Gervanne, le site classé des gorges d'Omblèze et la rivière Gervanne sont aptes à recevoir les baignades, la pêche, le canoë, le kayak et le canyonisme ».

Le SAGE étudie les demandes faites en fonction des impacts possibles. En effet, les embarcations, ou la nage agissent sur les espèces et les habitats, ainsi que sur les berges. Les facteurs aggravants sont les diminutions du niveau de l'eau, les activités non accompagnées, et les affluences en fonction des saisons. Le Syndicat a prévu des médiations, des concertations « en cas de conflit latent ou déclaré entre les différentes catégories d'usagers. L'enjeu est l'équilibre entre les usagers et la protection du milieu naturel et la qualité de l'eau ».

Fabrice Gonnet, chargé de mission du bassin Drôme et affluents, signale que le SAGE est un document qui donne des recommandations. Toutefois, certaines décisions prises sans le consulter ont échoué: elles étaient non conformes. De la même manière, il n'est pas autorisé de prendre des arrêtés contraires aux documents du SAGE. La rivière Gervanne est, effectivement, répertoriée dans les affluents de la Drôme sur lesquels la pratique du canoë/kayak est autorisée. L'eau est « un bien de la nation », la navigation ne peut pas être empêchée. Le propriétaire peut empêcher l'appontage. S'agissant de la baignade, il faut apposer un panneau. Par contre, le propriétaire est responsable s'il installe un obstacle dans le but de nuire. Si le propriétaire ne désire pas aménager le bord de la rivière, les pratiquants du sport s'arrangent avec les communes. Elles doivent alors prévoir des zones d'appontage sur les terrains communaux, ou signer des conventions avec les privés pour permettre le parking et le stationnement.

Ces règles et pratiques peuvent créer avec la pêche un « conflit d'usage ». Depuis cette année, et pendant deux ans, une étude est menée pour connaître l'impact des sports de nature sur le milieu aquatique. Il va falloir faire état des conflits d'usage avec les pratiquants, la pêche, les riverains, les communes. Fabrice Gonnet estime que le courrier préfectoral n' est qu'une étude menée, et bel et bien un recensement comme indiqué sur le courrier. Sur la Gervanne, une zone appartenant à la CCVD, au niveau du pont de la Scie, a été prévue pour un embarcadère. Jean Serret, conseiller départemental, interrogé à ce sujet, s'oppose cependant à l'aménagement au lieu dit « la Scie ». Il considère que la Gervanne n'est pas appropriée pour le canoë-kayak. Elle doit rester une rivière sauvage, les pêcheurs doivent la défendre.
(...)

La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 24 avril 2015

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