Non, 500 euros, ça faisait trop ! Clément Verda, 13 ans, aurait bien voulu offrir à sa mère un aspirateur robot pour Noël, mais là, c’était hors de portée. Alors il l'a inventé.

Comment contourner la difficulté surtout lorsqu’on a un copain qui vous dit: «Je te parie 50 euros que tu n’y arriverais pas.» Eh bien Clément s’y est mis, il a recherché des plans partout, est venu au FabLab de Crest pour profiter des machines et des conseils qu’on peut y trouver. Pendant six mois, il a bidouillé. Et son aspirateur robot marche. « Ca m’a pris six mois à chercher, disait-il, et quand j’ai trouvé, une journée pour le faire. » Il y a juste une question que nous avons oublié de lui poser: s’il lui a fallu six mois de recherches, pour quelle occasion a-t-il offert son aspirateur? Parce que Noël était bien passé...

Autre histoire : celle de Vincent Deyres, le papa d’une petite Julie, handicapée qui ne peut pas communiquer avec le monde extérieur par le langage. Pas par le langage mais par une astuce de ses parents, si. Ils lui ont confectionné une sorte de jeu de cartes sur lequel, il y a un verre d’eau qu’elle montre quand elle a soif, une image de son dessin animé favori lorsqu’elle veut le voir, etc. Seule difficulté: les parents peuvent s’absenter. Alors, Vincent Deyres, toujours avec le concours du FabLab et de tout un réseau de bricoleurs, a eu une idée géniale : une sorte de petit émetteur qui peut lire la fameuse carte par un dispositif que l’on appelle RFID . Celui-ci répercute l’instruction à un IPhone ou une tablette classique et, par exemple, déclenche le dessin animé. «J’ai gagné des mois de travail avec le concours du FabLab», dit-il.

David Genin, lui, de la société Noda Design, à Aouste, y est venu pour y faire la découpe infiniment délicate de certaines pages d’un livre de cuisine somptueux d’Anne-Sophie Pic. La place nous manque pour évoquer tous ceux qui sont venus, vendredi dernier, partager leurs expériences. «De plus en plus d’entreprises viennent nous voir, nous disait la directrice du FabLab, Carole Thourigny. C’est bon signe ».

Article paru dans Le Crestois du 1^er mai 2015.