Les Restos du Coeur subissent aussi les effets du Covid
Le nombre de bénéficiaires a considérablement augmenté en 2020.
Dans le gymnase Chareyre, à Crest, les étagères des Restos du Coeur se vident, jour après jour : des 9 tonnes collectées en 2019, il ne reste aujourd'hui plus rien, ou presque... Alors, comme chaque année à cette période, l'antenne locale de l'association organisera sa collecte d'hiver les vendredi 9 et samedi 10 octobre.
Deux journées au cours desquelles les bénévoles des Restos seront présents devant une dizaine de commerces alimentaires de la vallée (cf. encadré cidessous). L'objectif pour l'association : renouveler son stock de produits de première nécessité, qui seront ensuite distribués, au fil de l'hiver, aux bénéficiaires des Restos.
Mais en ce début d'automne, la situation est inédite : la crise économique qui fait suite à l'épidémie de Covid-19 et au confinement du printemps a poussé de nombreuses familles à solliciter l'association fondée par Coluche. L'été 2020 sera marqué par un record : celui du nombre de repas distribués, en hausse de 20% par rapport à l'année précédente dans la Drôme (566546 repas distribués entre mars et septembre 2020, pour 477640 en 2019), selon Yves Philiber, président des Restos du Coeur dans la Drôme.
Une situation exceptionnelle, plus marquée encore au niveau de l'antenne crestoise de l'association : entre mars et septembre, 25125 repas ont été distribués à Crest, soit une hausse de 32% par rapport à 2019. Aujourd'hui, 306 personnes bénéficient des services des Restos à Crest. Un chiffre en hausse de 22% par rapport à l'année dernière, selon les chiffres de l'association.
DES ÉTUDIANTS ET DES AUTO-ENTREPRENEURS
Une hausse que les bénévoles expliquent unanimement par la survenue de l'épidémie de coronavirus. « C'est la conséquence du Covid, à cause duquel de très nombreuses personnes se sont retrouvées sans ressources », estime Gérard Chaloin, bénévole aux Restos depuis trois ans. « Les plus précaires se sont retrouvés, pendant le confinement, dans un précarité encore plus grande », abonde son collègue Cyrille Charital, bénévole depuis dix ans. Nathalie Martin, responsable de l'antenne crestoise, ajoute qu'en plus des bénéficiaires « habituels », « de nouveaux profils se sont présentés ces derniers mois lors de distribution de repas, avec des personnes en chômage partiel, des travailleurs au noir, ou des auto-entrepreneurs ».
Un constat qui vaut autant à Crest que dans le reste du département. Le nombre de "paniers de dépannage", distribués par l'association en cas d'urgence, a en effet doublé en Drôme entre 2019 et 2020, passant de 2800 en 2019 à 5600 cette année, selon Yves Philiber. « Nous en avons distribué à des étudiants privés de cantine, ou à des micro-entrepreneurs contraints de fermer boutique à cause du confinement », ajoute le président des Restos du Coeur dans la Drôme.
C'est pourquoi la collecte du week-end prochain revêt cette année un caractère tout particulier. D'autant plus que, au début du confinement, la préfecture avait « mis la pression pour que les Restos ouvrent plus tôt que prévu», en mars dernier », explique Yves Philiber. L'association avait accepté la demande de l'État, malgré les risques encourus par les bénévoles, parfois âgés, qui s'étaient exposés lors des distributions de repas.
Conséquence de cette ouverture anticipée de la «campagne d'été» : c'est aujourd'hui l'ensemble du stock des Restos qui se retrouve un peu plus entamé qu'en temps normal. Les collectes organisées par les Resto devant les commerces alimentaires permettent à l'association de constituer un tiers de ses stocks. Les deux tiers restants étant pourvus soit par l'Union européenne, soit par « le négoce », géré par le siège national de l'association.
Martin Chouraqui
Où donner les 9 et 10 octobre ?
Crest : Casino, Carrefour, Aldi
Aouste : Intermarché
Blacons : Relai des Mousquetaires
Saillans : Petit Casino
Vercheny : Proxy
Grâne : Coccinelle
Upie : Super U
Chabeuil : Lidl, Casino
Que donner ?
Les produits longue conservation sont les bienvenus (alimentation, hygiène...). Les Resto manquent aussi de plats cuisinés (barquettes et conserves), et de conserves de poissons (maquereaux, sardines, thon...).
Article publié dans Le Crestois du 2 octobre 2020