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Effondrement et participation saillansonne à l'Éden

Deux documentaires de cinéastes saillansons sont diffusés en avant-première.

Ce sont deux documentaires qui n'ont que peu en commun, sinon leur lieu d'attache : le village de Saillans, point d'ancrage du documentaire "Une fois que tu sais", d'Emmanuel Cappellin. Et sujet à part entière de "La République de Saillans" et de ses réalisatrices, Dorinne Brun et Sarah Jacquet.

Trois cinéastes qui ont en commun de vivre à Saillans et d'avoir conçu et réalisé leur film autour de La Fabrique de l'Écho, lieu de travail spartiate dédié aux "forçats" du film documentaire, installé boulevard de l'Écho... Ici s'arrête la ressemblance entre ces deux films, qui seront projetés les lundi 12 et jeudi 15 octobre au cinéma L'Éden, à Crest (cf. ci-dessous).

Commençons par "La République de Saillans", de Sarah Jacquet et Dorinne Brun. Les réalisatrices y proposent un suivi au long cours de "l'expérience participative" menée à Saillans après les élections municipales de 2014. Leurs caméras mettent en images les réussites de cette initiative inédite, mais aussi ses échecs et ses apories. L'avant-première à l'Éden ne devrait pas manquer d'attirer de nombreux Saillansons, sans doute impatients de découvrir enfin le fruit du travail des cinéastes, qu'ils voient depuis plusieurs années déambuler dans les rues du village...

EFFONDREMENT CLIMATIQUE ?

Saillans est aussi le fil rouge du film d'Emmanuel Cappellin, "Une fois que tu sais". Un documentaire qui raconte la quête éperdue de son auteur, parcourant le monde avant de toujours revenir au calme de son village. Animé par une question, obsédante : comment l'humanité s'est-elle retrouvée, en ce début de siècle, à l'aube de son possible effondrement, alors qu'elle avait les moyens d'éviter le pire ?

Emmanuel Cappellin ancre son film dans le rapport Meadows, publié en 1972 par trois scientifiques du Massachussets Institute of Technology (MIT). Un rapport intitulé "Les limites à la croissance" qui pronostique froidement l'impossibilité structurelle de nos sociétés à poursuivre leur existence au-delà de la première moitié du XXIe siècle si elles ne limitent pas drastiquement leur appétit de matières premières, en particulier de combustibles fossiles.

Horrifié par l'absence de réaction politique à ces prévisions glaçantes, Emmanuel Cappelin entreprend, 45 ans ans plus tard, de partir à la rencontre de personnes "qui savent" que notre monde court à l'effondrement. Du polytechnicien Jean-Marc Jancovici au "collapsologue" Pablo Servigne, en passant par Richard Heinberg, spécialiste américain des questions énergétiques, Susanne Moser, géographe allemande, ou Saleemul Huq, scientifique bengladais personnellement touché par la montée des eaux, le réalisateur chemine, au gré des séquences, du constat clinique des catastrophes à venir aux questionnements existentiels, puis moraux. Comment continuer à vivre "une fois que tu sais" ? Proposant finalement une plongée dans son esprit tourmenté autant qu'un appel au sursaut et à l'action.

Martin Chouraqui

Article publié dans Le Crestois du 9 octobre 2020

LES PROJECTIONS :
  • Une fois que tu sais : À l'Eden, lundi 12 octobre à 20h, en présence du réalisateur et de Pablo Servigne ; Au Navire, à Valence, le mercredi 14 octobre à 20h ; au Navire d'Aubenas, le jeudi 15 octobre à 20h30.
  • La République de Saillans : À l'Eden, jeudi 15 octobre à 20h30, en présence des deux réalisatrices. Et sur France 3, le lundi 19 octobre, à 23h15.

 

 

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