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Du carton pour se meubler

Dans des temps où tout est bon à recycler, le carton est un matériau d'ameublement surprenant. Un recyclage possible dans la région, pourquoi pas ?

Le meuble en carton a vu le jour dans les années soixante-dix avec des designers et des artistes. Tout d'abord marginalisé, il revient sur le devant de la scène avec l'attrait pour le recyclage. C'est un nouveau métier, ou un loisir créatif qui mêle l'utile à l'agréable.

Les artisans cartonnistes découpent chaque pièce et les assemblent à la main. La résistance du meuble est due à des méthodes de pliage adaptées. La structure peut être basée sur des traverses croisées ; des méthodes « contrecollés » ou « de boîtage » sont aussi des techniques utiles. Parfois, plusieurs techniques sont utilisées pour un même meuble. Avec un stage d'une vingtaine d'heures, les nouveaux artisans peuvent commencer à fabriquer. Dans le milieu industriel, les machines sont reliées à un ordinateur qui travaille sur le carton. Le montage se fait par pliage ou emboîtage. Cette méthode est souvent utilisée dans l'événementiel.

Pti choz en carton

Dans la région, deux jeunes artisanes se sont lancées dans l'aventure du pliage savant de ce matériau. "Pti choz en carton" est animé par Charlène Maillet depuis juillet 2013. Son atelier est installé au coeur d'Aouste, et sa maison, à Upie, est sa véritable salle d'exposition. Avec « La dame rose » en carton, elle remporte un concours à la foire du Dauphiné 2014. L'élan donné par cette grande réussite la pousse à approfondir ses créations. Elle crée son patron et le fait évoluer en fonction des envies et des demandes. Avant de maîtriser son art, elle a fait de nombreux essais, le vernis, les patines, la tapisserie… rien ne l'arrête. Elle restructure à l'infini.

Pour avoir assez de matière à travailler, elle s'est rapprochée d'une entreprise de cartonnage, de magasins de motoculture et d'électroménager ou de carrossiers. Il faut que le carton soit à double cannelure minimum, en bon état. Elle recycle aussi les gobelets en plastique et travaille l'assiette en carton ! Pour une lampe en assiettes, ce sont 7 à 8 heures de travail pour un résultat très original.

Elle aime se plonger dans des défis. La voilà dans une direction inattendue, le cercueil pour animaux de compagnie. Ils ont de plus en plus de place dans la vie. Seul compagnon parfois, il est humanisé. À sa mort, il n'y a pas de solution adaptée. Face à ce constat, Charlène se lance dans la fabrication de cercueils adaptés et personnalisés. Elle désire développer l'aide aux personnes en deuil de leur animal. Partie, bien sûr, dans une autre idée, elle a déjà fait un cercueil pour humain ! C'est une manière de proposer du petit prix et de l'écologique.

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou www.ptichozencarton.com

Mon Cabanon

Pour Élise Noaeyaert, ce n'est pas facile. En ce moment, elle n'a pas d'atelier. Elle est en réflexion sur le devenir de cette activité. Sa passion pour cet art créatif lui est venue à la naissance de son fils, il y a 6 ans. Sa première création a été une armoire pour le bébé. Elle fait une formation de quatre mois en Drôme Provençale et ouvre sa structure « Mon Cabanon » à Piégros.

Maintenant, elle propose des stages de formation en loisir créatif. Parfois le stagiaire a un besoin, sinon il découvre, mais c'est à chaque fois de belles rencontres. Élise aime échanger les services, et son talent lui offre cette possibilité.

Son activité professionnelle de ses débuts a bien évolué. Les salons, les foires et la fabrication lui prenaient trop de temps qu’elle souhaitait consacrer à son fils. Elle a préféré se diriger dans la formation. Les clients ont parfois des doutes sur la solidité mais le carton est solide. Pour Élise, le carton a un usage éphémère et son travail lui permet de le valoriser et de lui donner une deuxième vie. Aujourd'hui, elle utilise du papier népalais teinté naturellement, puis elle le vitrifie plusieurs fois pour que l'objet soit étanche. Les gabarits sont souvent faits maison, mais parfois, elle a recourt à des patrons déjà faits.

À l'avenir, Élise va se diriger dans les propositions de stages. De deux jours pour une découverte à une petite semaine pour un travail plus abouti, elle reste disponible pour le nouvel artiste. Encore une fois, le recyclage et l'écologie sont bien marqués dans ce concept. C'est de plus en plus difficile de trouver des cartons de récupération. N'ayant plus de matière première, elle lance un appel aux généreux donateurs qui brûlent ou jettent leurs cartons.

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Article paru dans Le Crestois du 10 juillet 2015.

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