La saison estivale est belle et bien terminée pour les éleveurs de la vallée qui reviennent de leur estive. Une coutume ancestrale.

Depuis le printemps, les troupeaux de brebis avaient pris de l'altitude. Bien que la vallée de la Gervanne soit très riche, elle ne suffit pas à nourrir toutes ces bêtes. L'emmontagée, l'action de monter en alpage, se pratique depuis des siècles. Pour parcourir 300 kilomètres, il fallait une dizaine de jours aujourd'hui, il y a de moins en moins de troupeaux bêlant à 4h du matin, plus de folklore dans la traversée des villages. Les camions très bien équipés et adaptés au transport des animaux font le travail en une demi-journée.

À Gigors et Lozeron, Nicolas Peccoz a ramené ses 750 bêtes à la maison. De retour de Villaroger en Savoie, Nicolas retrouve ses enfants qui ne cessent de suivre leur papa. Après cinq mois d'alpage, le temps est long pour les bouts d'choux. Ils ont passé les vacances avec lui, au coeur de la montagne savoyarde, mais le retour pour la rentrée a été dur.

Il pratique l'alpage en suivant la pousse de l'herbe, le troupeau monte de 1800m à 2500m. Les chalets sont équipés en eau et électricité grâce à des panneaux photovoltaïques. C'est une expérience grandeur nature. La journée, les bêtes sont parquées sur des champs pour « fumer ». Elles apportent l'engrais nécessaire au terrain pour avoir une belle herbe l'année suivante. Ni trop peu ni pas assez. Nicolas est aidé dans son travail par Smatch le fidèle border, un patou et le petit nouveau, le Kangal, chien de protection turc, « réputé pour son intelligence à différencier les êtres à deux pattes de ceux à quatre pattes ! »

Il n'a pas eu d'attaque de loup, mais il dit « j'ai de la chance, je n'étais pas dans son territoire. Le troupeau voisin a eu des attaques, mais il n'est pas venu sur le mien. Je garde toute la journée et les parque le soir, ça limite les risques. Sur les 130 hectares d'alpages communaux loués, les journées sont longues, mais il y a toujours quelque chose à faire, entre la surveillance, l'entretien des parcs et des animaux... » ...
(...)

La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 30 octobre 2015.