Les actus à découvrir dans le journal de la Vallée

                

Un immense travail sur nos peurs intimes

Cherchant à reconnecter théâtre et réalité du terrain, la compagnie Augustine Turpaux s’apprête à sillonner à nouveau les routes du Val de Drôme.

Ces jeunes artistes lyonnais ont décidé, après avoir longuement étudié la sociologie et l’économie, de travailler sur notre secteur afin de se nourrir de la peur des habitants du territoire. "De la peur ?", venez-vous de lire. He bien oui, ces spécialistes du théâtre ont décidé de baser leurs recherches sur nos peurs intimes et plus globalement sur les craintes sociales que l’on rencontre tout au long de sa vie. Comme ils l’expliquent, "Cet axe, qui peut, de prime abord, paraître rébarbatif, nous semble pourtant caractériser notre époque, traversée d’une multitude de tiraillements qui nourrissent nos craintes. Nous tentons de rendre compte de la relation entre une défiance que l'on peut partager socialement et des craintes que l'on garde pour soi. Et il nous apparaît de plus en plus que cette recherche est un magnifique terreau pour nourrir une dramaturgie ancrée dans du concret, du vécu."

C’est ainsi qu’ils ont choisi notre belle vallée, pour sa proximité et sa mixité, pour réaliser quatre marches à différentes périodes. Vous les avez peut-être déjà croisés cet été lorsqu’ils ont débarqué sans -volontairement- n’avoir prévenu personne. Le but était de surprendre les habitants et de rendre encore plus authentiques les témoignages recueillis lors d’interviews. Mais tout ceci n’est pas une simple discussion : "Nous demandons à être logés le soir-même par les habitants, sans que l’argent intervienne pour faciliter les rapports. Par ce biais, nous nous mettons au même niveau que les personnes que nous rencontrons : nous avons peur de demander (conscients de les prendre par surprise qui plus est), ils ont peur d’accepter. Nous acceptons le refus sans problème car nous l’avons intégré comme composante de notre recherche. Dans ce cas, nous essayons juste de comprendre les raisons qui aboutissent à ce refus. Dans le cas d’une acceptation, nous essayons de comprendre ce qui a pu désamorcer la crainte initiale."

Des rencontres extrêmement riches qui permettront de découvrir, à partir du 2 novembre prochain, des personnages qui nous ressemblent, interprétés dans un cadre simple, comme un café, une petite salle de spectacle. Car ils seront de retour dans les jours qui viennent pour approfondir leur démarche, restituer un peu de ce qu’on leur a donné et tenter de prendre contact avec les "institutions". On les retrouvera ainsi à Chabeuil le 2 novembre (Café du Commerce), à Crest le 3 (L’Arrêt Public), à Saillans le 4 (Le Jardin d’Este), à St Julien-En-Quint le 5 (Gîte du Collombier), à Die le 6 (Café de Paris), à Saoû le 7 (L’Oiseau sur sa Branche), à Loriol le 8 La Croix de Malte), à Valence le 9 (Le Cause Toujours).

Article paru dans Le Crestois du 30 octobre 2015

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