La municipalité a organisé une réunion publique pour présenter les diverses possibilités d’aménagement du pont Mistral. Des Crestois se sont montrés en vif désaccord avec les projets.

La partie questions débats de la réunion publique concernant l’aménagement du pont Mistral aurait dû avoir lieu une fois que l’architecte, Hervé Vadon, du cabinet d’étude STRATES, soutenu par Jean- Pierre Point, adjoint délégué à l’urbanisme, ait présenté les différentes solutions d’aménagement. Mais c’était sans compter sur les nombreuses prises de paroles de nombreux Crestois qui ont, d’entrée de jeu, exprimé leur avis.

Malgré le discours plutôt rassurant et calme de Jean-Pierre Point et d’Hervé Vadon, la tension était vive. L’élu a d’ailleurs commencé par expliquer les raisons qui ont poussé la mairie à abandonner le projet de passerelle qui relierait le cinéma l’Éden à l’espace Soubeyran : « Cette idée que je défends depuis longtemps, ne répond pas à la problématique du pont Mistral. Il faut savoir faire des choix pour éviter de gaspiller l’argent public. Dans un monde idéal, il faudrait les deux mais nous devons rester réalistes ».

Un autre argument non négligeable est celui du financement. Le département étant propriétaire du pont Mistral, est plus à même de subventionner des aménagements sur ce dernier plutôt que sur un projet de passerelle. De plus, des événements tragiques dans l’année ont confirmé la dangerosité du pont. Des arguments qui n’ont pas empêché de décevoir de nombreux Crestois. L’aménagement a pour objectifs de désengorger la fréquentation, qui compte pas moins de 12000 véhicules et sécuriser les piétons et cyclistes. Pour pallier cela, le quartier de la gare fera aussi l’objet de travaux : « Parmi ces voitures, beaucoup utilisent le pont seulement pour le traverser. Le but est donc de compliquer la circulation en amont du boulevard des quais pour réduire le flux au niveau de la gare » explique Jean-Pierre Point.

En présentant les deux autres solutions, elles-mêmes composées de sous solutions, l’architecte, Hervé Vadon s’est exposé à diverses contestations. Il a alors dû expliquer que les solutions dépendent également des contraintes imposées par les Bâtiments de France : « Il est assez rare de travailler sur des projets comme celui-ci. Le pont est entouré de huit bâtiments classés monuments historiques. Ce qui suppose de ne pas le dénaturer puisque nous sommes dans le périmètre de la Tour. Chaque solution contient autant de points positifs que négatifs. Les deux coûtent cher, donc l’esthétique rentrera en compte pour le choix final. »

Et visiblement, la solution qui prévoit une passerelle côté Est n’est pas du goût de tout le monde. Des mères de famille ont relevé le fait que cette passerelle serait trop petite pour que deux poussettes puissent se croiser. D’autres ont dit que l’espace ne suffirait pas à recevoir autant de piétons et cyclistes. Un Crestois a également exprimé sa crainte concernant la fragilité de cette passerelle notamment lorsque des centaines de personnes sont agglutinées sur le pont pour admirer le feu d’artifice de la St Férréol et du 14 juillet.

L’important pour les Crestois est que la solution choisie propose une passerelle de chaque côté du pont et qu’il y ait une séparation entre la voie piétonne et la cycliste. Une volonté largement plébiscitée par des membres de l’association « Un vélo dans la ville » qui souhaitent également que les arrivées sud et nord du pont soient bien aménagées. Des remarques que Jean- Pierre Point a prises en considération en précisant à l’assemblée que rien n’a été encore décidé. D’après lui, il espère que les travaux débuteront en deux tranches début 2017, pour une durée d’environ un an.

Article paru dans Le Crestois du 25 décembre 2015.