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Saoû pleure Galabru

La venue de Michel Galabru à Saoû en 1986 avait provoqué un véritable tsunami !

Aimable Castanier est parti au pays des poètes rejoindre Jean Giono, Marcel Pagnol, le pauvre Pompon et, qui sait, peut-être la belle boulangère : Michel Galabru nous a quittés ! Dans les années 80, Saoû est, comme le petit village de Haute-Provence qui sert de cadre au film, sans boulanger ! La mobilisation est générale pour pallier cette carence grave pour une communauté. Aussi c’est avec joie qu’en 1986 le maire de l’époque Henry Fuoc inaugure, en grandes pompes, la nouvelle boulangerie tenue par Albert Rome et son épouse.

Mais celui qui deviendra le fondateur de «Saoû chante Mozart » a plus d’une corde à son arc et décide pour marquer le coup de faire venir deux personnalités du théâtre et du cinéma. C’est ainsi que débarquent à Saoû Michel Galabru, qui vient de reprendre sur scène le rôle du boulanger dans une mise en scène de Jérome Savary, et Charles Moulin, le beau berger du film de Marcel Pagnol, celui qui séduit la belle Aurélie laissant Aimable « dans le pétrin ».

La venue des deux acteurs, les organisateurs en sont certains, va donner à l’événement un lustre indéniable mais ce dont ils ne se doutaient pas c’est qu’ils ont engendré un véritable tsunami. Ce sont, selon la gendarmerie, pas moins de 15 000 personnes qui envahissent le village pour assister à l’inauguration au cours de laquelle les deux hommes, et particulièrement Michel Galabru, jouent le jeu au-delà de toutes les espérances. Il est encore auréolé de son César du Meilleur Comédien reçu en 1977 pour le rôle de Bouvier dans « Le juge et l’assassin » de Bertrand Tavernier, qu’il avait tourné chez les voisins ardéchois, et sa popularité, à travers la série des « Gendarmes », n’a fait que croître et embellir.

La foule lui fait un triomphe et la boulangerie est joyeusement baptisée. Alors voilà ; cette semaine, Saoû a eu, un peu, le sentiment de perdre un des siens, son boulanger d’un moment d’amitié et de chaleur humaine.

Bernard Foray Roux


Michel Galabru et Charles Hernu à la Fête du Picodon en 1986 

Article paru dans Le Crestois du 8 janvier 2016

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