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Tibet-Val de Drôme : la longue traversée

L’association Tibet vallée de la Drôme organisait une exposition-vente.

L’association Tibet vallée de la Drôme organisait ce samedi 26 novembre une exposition-vente de vêtements, de bijoux et de nombreux objets fabriqués par les Tibétain.es réfugié.es. L’équipe de bénévoles souhaitait promouvoir la culture et les traditions tibétaines en fournissant moult explications sur leurs actions.

Une partie d’entre eux ont d’ailleurs profité de ce jour de marché pour diffuser un tract sur la situation de Thupten Lodoe, prisonnier politique tibétain, parrainé par la mairie de Crest.

L’argent récolté lors de cette journée va servir à l’accueil et à l’aide aux nombreux migrants tibétains présents sur le territoire.

Les bénévoles ont parlé de la soeur du Dalaï Lama, Jetsun Pena, qui leur avait rendu visite car elle est elle-même impliquée dans l’éducation et la scolarisation des enfants tibétains en Inde.

L’association parraine également trois enfants scolarisés à Dharamsala et soutient les Villages d’enfants tibétains en Inde.

Lobsang, 42 ans, originaire de Kham au Tibet, était gardien de yaks. Il a raconté sa traversée de l’Himalaya en dix jours sans nourriture, son arrivée au Népal, puis en Inde, où il ne pouvait pas sortir du monastère. Puis ce fut, un jour, son atterrissage en Belgique, encore une halte avant la France. Sa traversée aura duré en tout seize ans ans, dans le froid, les rues boueuses, la peur et la glace. Il paraît que, sous les ponts de Paris, ils sont des milliers de Tibétains et, parmi eux, un nombre incalculable d’enfants et de mineurs isolés. C’est sous l’un de ses ponts que Lobsang rencontra les Tibétains et la solidarité des siens. Comment est-il arrivé à Valence ? Lobsang ne veut se souvenir que du terme de ce long voyage.

Aujourd’hui marié et père d’un enfant, titulaire de papiers en règle et d’une carrière professionnelle fiable pour le couple, ils sont tous deux dans la même entreprise depuis sept ans et cultivent des herbes aromatiques dans leur jardin.

Le 10 mars prochain, il suivra la procession jusqu’à la tour de Crest et hissera le drapeau tibétain au sommet comme chaque année, en l’honneur du soulèvement du 10 mars 1959 contre le joug chinois. Une occasion aussi de penser à toutes celles et tous ceux qui sont morts avant d’avoir pu traverser l’Himalaya.

C. B.

Article publié dans Le Crestois du 2 décembre 2022

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