Il faut sauver les chevaux Barraquand
Des éleveurs de la région défendent ces animaux très adaptés à nos terres malaisées. La race a été repérée dès le dix-huitième siècle.
L’histoire du cheval du Vercors de Barraquand remonte au XVIIIe siècle. Broutant paisiblement dans les prés autour de Léoncel, le cheval racé et rustique servait alors aux travaux quotidiens. Le prieur de l’Abbaye trouva même que sa complexion l’adaptait particulièrement bien à l’économie locale. Ce cheval s’adapte, en effet, à tout type de culture, aussi bien dans les champs que dans la vigne. Des hivers rigoureux rendent la fin du XIXe difficile : l’activité agricole diminue et donc la quantité de chevaux.
Tout commence avec le modeste élevage d’un homme dont on a perdu le prénom: le père de Jules Barraquand. Mais c’est bien à Jules que revient le mérite d’avoir donné de l’essor à la race. Il mise sur ce cheval et redémarre un petit élevage à Léoncel. Dès 1908, il crée un système de transhumance car ses fermes sont trop petites. Il va alors jusque dans la plaine de La Crau, vers Arles. Ainsi, pendant un demi-siècle, cet héritier du patrimoine équin du Vercors développe son élevage. Il atteint un effectif de 200 poulinières et le cheval est visible pendant les sept jours de la transhumance tout le long de la vallée du Rhône où, curieusement, va ainsi se trouver là un témoignage du cheval du Vercors.
Jules meurt en 1942 en ayant passé sa vie à sauvegarder cet animal. Son fils, Frédéric, reprend l’affaire mais, après la guerre, il ne lui reste que 150 juments et il ne résiste que dix ans dans ce travail d’élevage. On lui reproche de n’avoir pas exploité le cheval à sa juste valeur et dilapidé la race. Avec l’arrivée de la mécanisation agricole, les effectifs diminuent. L’oubli menace. Le mot de « cheval du Vercors » se perd...
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La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 12 février 2016