Comme dans d'autres villes françaises, un rassemblement s'est organisé spontanément pendant l'allocution du Président de la République suite à la promulgation de loi sur les retraites.

Toute la journée, le message a tourné : rendez-vous devant la mairie de Crest à 20 heures pour un concert de casseroles. Lundi 17 avril, environ cent vingt personnes se sont réunies spontanément, armés de leurs plus beaux ustensiles de cuisine, pour faire un maximum de bruit pendant l'allocution du Président de la République Emmanuel Macron, suite à la promulgation de la loi sur les retraites samedi 15 avril. Un chiffre relativement impressionnant au regard d'autres « concerts » de ce type, comme celui d'Annecy, qui a rassemblé trois cents personnes.

« Il ne nous entend pas, ne l'écoutons pas », était inscrit sur l'une des pancartes brandies par une manifestante. « Ce n'est que le début, pourquoi s'arrêter en si bon chemin », assurait une autre, loin d'être résignée quant à un revirement du gouvernement sur cette réforme.

« C'EST BEAUCOUP PLUS LARGE QUE LES RETRAITES »

Pour Chantal, retraitée crestoise, cette mobilisation ne se fait pas uniquement sur la question des retraites : « C'est beaucoup plus large, c'est contre un mode global de gouvernance que nous nous révoltons, contre le discours méprisant de ce jeune homme. Je ne sais pas si c'est la fin du mouvement, mais attention, à force de tirer sur la corde... Beaucoup de choses peuvent se passer. »

Après avoir tapé pendant une quinzaine de minutes devant l'Hôtel de ville sur des bidons, des poêles et des casseroles ou utilisé des instruments de musique parfois originaux comme une conque (un gros coquillage), les manifestants ont déambulé dans la rue piétonne du centre-ville avec bonne humeur au son d'un vacarme assourdissant. Un long arrêt a été effectué devant le pont Mistral, sous la surveillance de la gendarmerie, avant que cette manifestation improvisée ne se disperse au rond-point de l'Insurgé, alors en travaux.

D'autres mobilisations de ce type ont eu lieu dans la vallée, comme à Saillans (environ 60 personnes) et à Die avec environ 150 personnes.

Clément Chassot

Plus d'informations à retrouver dans notre édition du 21 avril