Pierre Riner : de l’accident à l’exploit
On le sait courageux, voire téméraire, notre ami Pierre Riner, Crestois de coeur mais domicilié à Ambonil, mais là... chapeau l’artiste !
On le sait courageux, voire téméraire, notre ami Pierre Riner, Crestois de coeur mais domicilié à Ambonil, lorsqu’en terminant ses entraînements cyclistes, il se paye le redoutable « mur » d’Allex au risque d’y casser sa chaîne avec les dommages collatéraux que l’on imagine…
D’ailleurs, le vélo, parlons-en ! Le 9 octobre, en sortant de chez lui, un défaut de concentration et une belle gamelle, dirons-nous, l’ont conduit à l’hôpital pour sept points de suture à l’arcade sourcilière, quatre autres à une main et… trois côtes fracturées. Rien que ça ! Au grand dam de l’intéressé qui préparait alors depuis plusieurs mois l’Endurance trail des Templiers de Millau : une épreuve de 104 bornes (kilométriques), avec pas moins de 4 200 mètres de dénivelé, qui se déroule à pied au mois d’octobre. Tout le monde autour de lui, ses proches, ses amis (dont l’ex-Tour de France Maurice Izier), ses collègues sportifs croyaient la cause entendue…
Que nenni ! La nuit porte conseil, dit-on (juste une parenthèse : conseil authentifié « non altéré » car la radiographie n’avait décelé aucun dommage au cerveau, grâce au port du casque évidemment.) Le 10 octobre au petit matin, après un passage dans un enfer de douleurs, l’ami Pierre décidait de s’offrir envers et contre tout le paradis pour conjurer le sort. Le paradis, oui, mais seulement au terme de l’épreuve. Avant, c’était purgatoire obligatoire : interdit de tousser, de respirer fort, de souffler, de rire, de pleurer peut-être. Malgré tout ça, il jurait qu’il serait bien au départ à Millau à 4 heures du matin le vendredi 20 octobre.
Et ce jour-là, à presque 23 heures, la nouvelle tombait : Pierre Riner venait de franchir la ligne d’arrivée après 18h54’ d’effort ! Incroyable défi et incroyable réussite. Avec un bonheur qui lui faisait oublier, le temps d’un long instant, tous ses déboires et qu’il dédiait aussitôt, en papy qui se veut un exemple de ténacité, à son amour de petit-fils, Evan, qui se souviendra longtemps du dossard 3963 ! Non sans oublier les encouragements de tout son entourage, ceux d’Émilie et ceux de trois autres trailers du val de Drôme, à l’intégrité physique irréprochable : Denis Bonvallet (18h04’) et Olivier Bir (22h32’) sur le même trajet, et Pascal Moreau (15h58’) sur les 80 km.
Juste pour la petite histoire… Kasia Gruchalla-Wesierski, une avironneuse canadienne, a goûté à l’or aux derniers JO de Tokyo un mois après une fracture de la clavicule causée par… une chute à vélo ! Histoire dont peuvent témoigner Jacqueline et Maurice Izier, amis des parents de la championne olympique. Ce qui nous fait dire que Pierre Riner, s’il n’a pas mis l’or autour du cou, il l’a solidement ancré dans le coeur. Chapeau l’artiste…
B. Courtial
Article publié dans Le Crestois du 27 octobre 2023