Carnaval : sus au réarmement démographique !
La ville s’est colorée pour dénoncer, comme il est de mise, les pouvoirs politiques et économiques.
Femmes et hommes enceintes, bandoulière de préservatifs, canoë en forme de vulve multicolore, juge en robe de mariée blanche, tels étaient les différents personnages du carnaval de Crest qui s’est déroulé, samedi 6 avril 2024. « Le réarmement démographique », formule du Président Macron a été raillé dans tous les sens et condamné par le juge, lors du procès de Carmantran, alias Camembert.
Ce dernier représentait un garde-champêtre, avec une sorte de pénis-batte de base-ball ensanglanté sur lequel chacun et chacune pouvait boxer, des mains en forme de mitraillette et ses traditionnels dollars et pancarte au slogan politique. Dans le cortège, il était possible d’apercevoir une femme costumée d’une robe fleurie arborant une pancarte « Non à l’avortement » et qui avec une voix stridente, se plaignait : « La police, c’est pas au rendez-vous ! ». Tous ses voisins déguisés souriaient de la blague puisque le PSIG – unité d’élite de la gendarmerie – était très présent.
Malgré tout le volet politique, qui est de tradition carnavalesque, les participants et participantes, petits ou grandes avec ou sans paillettes, étaient là pour la fête. Fanfare type New Orleans ou percussive orientale, lapin-grenouille et autres perruques rose fluo, les sourires étiraient les bouches, quand les enfants riaient de toutes leurs dents devant tant d’allégresse exprimée. Et même quand Carmantran fut brûlé en bord de Drôme, après avoir été condamné par un jury populaire devant l’église, des cris de joie ont fusé et les feux d’artifices ont retenti. La fête a ainsi continué dans l’ivresse de l’exultation pour s’éteindre petit à petit à la fin du jour.
Laure-Meriem Rouvier
Photo : Perrine Quénu
Article publié dans Le Crestois du 12 avril 2024
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