Don du sang : faible collecte malgré le concours du Rotary club
Les acteurs du don de sang déplorent le manque de nouveaux donneurs, devenus indispensables.
« Le Covid 19 a provoqué une cassure, la dynamique du don du sang au niveau national n’est plus la même et elle ne se rattrape pas... ». Le triste constat de Catherine Ribard, en charge de l’organisation des collectes en Drôme et en Ardèche pour l’Établissement français du sang (EFS), s’est malheureusement vérifié lors de la collecte organisée conjointement le mardi 9 avril à la salle Coloriage avec l’Amicale des donneurs de sang de Crest et sa région et le Rotary club Crest vallée de la Drôme. Cette collecte un peu spéciale revient annuellement, dans le cadre d’une opération nationale du Rotary et de l’EFS : « Mon sang pour les autres ».
« Cette campagne peut prendre différentes formes selon les villes organisatrices, explique Mathieu Olivier, membre du Rotary club local chargé de l’opération. Nous mettons l’accent sur la communication à travers les médias, des banderoles avec l’objectif de faire venir du monde. Et le jour de la collecte, nous préparons une spécialité locale en plus de la collation habituelle. Nous avons déjà servi par le passé de la défarde à 9 heures du matin ! » Cette année, c’est Claude Allier, ex-gérant du restaurant crestois la Porte Montségur et membre du Rotary, qui a préparé le menu : ravioles, picodon et tarte aux pommes.
Malgré ce concours important, l’affluence ce jour-là n’a pas été au rendez-vous. « Normalement, nous recevons environ cent cinquante donneurs lors de cette opération avec le Rotary », assure Georges Daadoun, président de l’Amicale des donneurs de sang. Au final, 94 personnes se sont présentées (80 ont finalement été prélevées), dont six nouveaux donneurs. « C’est très décevant, regrette Georges Daadoun. Pourtant, nous n’avons pas ménagé notre peine avec le Rotary pour faire la promotion du don de sang. »
« Les chiffres à Crest, qui est une ville solidaire, sont normalement stables. Et pourtant… En fait, l’enjeu est surtout d’attirer de nouveaux donneurs, car tous les jours, d’autres ‘‘sortent’’ de nos fichiers, notamment à cause de la limite d’âge, fixée à 71 ans », détaille Catherine Ribard. « En règle générale, nous comptons sur nos collectes 10 % de nouveaux donneurs. Le problème, c’est qu’ils donnent souvent une fois, alors qu’il faudrait le faire au moins deux fois par an », complète Georges Daadoun.
AU MOINS DEUX FOIS PAR AN
Adrien, un Saillanson de quarante ans, a commencé à donner son sang récemment. Mais cette année, il en est déjà à son quatrième don. « Il existe un déficit de donneurs, alors c’est important de contribuer comme on le peut, annonce-t-il allongé sur son lit de prélèvement. Et puis cela dure à peine une heure, ce n’est vraiment pas la mer à boire ! » En France, 10 000 dons de sang sont comptabilisés par jour, dont 1 400 en région Auvergne-Rhône-Alpes, la plus grosse contributrice. Mais l’EFS s’inquiète cette année de la palanquée de jours fériés qui vont émailler le mois de mai. « Un jour férié, c’est 10 000 dons en moins !, analyse Catherine Ribard. Comme cette année, les 8 et 9 mai sont fériés, nous allons tout de même organiser deux collectes le 9 mai. » La première se fera à la Maison du don de Valence de 9 à 14 heures, et la deuxième en Ardèche, à Davézieux, à la salle Étable de la Lombardière, de 10h30 à 14h30. Enfin, les besoins en plaquettes et plasma sont également importants.
Alors n’hésitez plus à devenir, comme Adrien, un bon élève du don de sang dont le but est, rappelons-le, de sauver des vies.
Clément Chassot
Article publié dans Le Crestois du 12 avril 2024