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Bridge to Hell : l'année de tous les records

Live report du Bridge to Hell 2024, 13 et 14 Septembre à Crest, par notre chroniqueur musical Olivier Chapelotte.

Jour 1, vendredi soir

Déjà la quatrième édition pour le festival de metal Bridge to Hell, événement musical désormais incontournable pour tous les amateurs de musique saturée dans la Drôme, et au-delà ! Et même si cette année l’attente semble avoir été moins longue, grâce à la venue de la Warm-up Hellfest en avril, le public ne cache pas son enthousiasme et sa satisfaction en cette fin d’après-midi.

Si le festival reprend les fondamentaux des autres années (organisation à l’espace Soubeyran de Crest, agencement intérieur du site identique à celui de 2023, quatre groupes par soir, plus un tremplin l’après-midi), on note cependant quelques nouveautés et améliorations, comme de nouveaux stands (dont un de l’association La Kabane, qui fait de la prévention), une tombola solidaire au profit des enfants hospitalisés avec de nombreux lots à gagner ou encore l’organisation du fameux tremplin sur le skate-park. Quant aux inter-scènes, elles sont cette année animées par l’excellent DJ AWS, un spécialiste du genre qui diffusera de nombreux morceaux de metal industriel avec beaucoup de succès. Cette 4e édition du Bridge to Hell aura été celle des records, puisque plus de 1300 personnes auront fait le déplacement pendant le week-end !

Bridge2024 DJ set
DJ AWS pendant les inter-scènes

Les Lyonnais de Dukkha sont les premiers à fouler les planches de cette édition, et le groupe, loin de se laisser intimider par l’enjeu, fait montre d’une motivation et d’un savoir-faire impeccables en propulsant son metal sombre et complexe, influencé par Gojira ou Meshuggah, avec conviction. C’est au tour d’ACOD de prendre possession de la scène. Possession est d’ailleurs le mot juste, tant la musique du groupe marseillais est noire et sombre, entre black metal et post metal. Le public se montre d’ailleurs très réceptif à l’ambiance prenante proposée par le groupe et lui réserve, tout comme pour Dukkha, un excellent accueil.

Il est environ 22h lorsque la tête d’affiche de la soirée monte sur scène. Et d’entrée de jeu, Les tambours du Bronx impressionnent, ne serait-ce que par le nombre de musiciens présents sur la scène (une quinzaine !) et par la rangée de bidons prêts à se faire maltraiter. Accompagné ce soir par le chanteur Stéphane Buriez (Loudblast), le groupe attaque son set tambour battant (!), enflammant dès les premières notes un public chauffé à blanc qui rentre petit à petit en transe au son de ces percussions puissantes et tribales, percussions encore renforcées par l’apport de l’excellent batteur Franky Constanza (ex-Dagoba).

Bridge2024 Tambours du bronx
Les tambours du Bronx

C’est enfin à Horskh, actif depuis 2014, que revient de clore cette première soirée, et c’est motivé que le groupe de Besançon monte à son tour sur scène aux environs de minuit. La grande réussite de Horskh est de proposer une musique industrielle aux forts relents électros mais jouée live avec un batteur et une ou deux guitares (en fonction des morceaux), qui apporte un groove et une fraicheur supplémentaires, d’autant que les musiciens, à l’image de l’intenable Bastien Hennaut (chant, guitares, percussions), ne s’économisent pas.

Quelle soirée !

Jour 2, samedi

Comme en 2023, l’après-midi du samedi est occupée par le tremplin du festival. Le principe, rappelons-le, est de faire jouer trois groupes régionaux sur une scène, avec accès gratuit pour le public, puis de faire voter ce dernier pour son groupe favori, le gagnant se voyant octroyer une place sur l’affiche de la prochaine édition du Bridge to Hell ! Une initiative qui avait beaucoup séduit l’an dernier, et qui a donc été reconduite.

Pour cette deuxième édition du tremplin, place donc à Collapsus (rock/punk, Grenoble), Arthrosis (trash/death, Marseille) et No Deal (heavy rock, Valence). Cette année, le tremplin aura donc eu lieu en extérieur, sur le skate-park, et l’affluence aura été record avec près de 250 personnes.

Après les votes, ce sont les Valentinois de No Deal qui remportent le tremplin ; le groupe aura donc le privilège de jouer sur la scène principale l’année prochaine. Bravo aux trois groupes, motivés et impliqués, pour leur prestation et leur enthousiasme.

Bridge2024 No Deal
Le groupe No Deal (Valence) sur la scène du tremplin.

Après cette très agréable mise en bouche, retour dans la salle principale. Premier constat, le public est bien plus nombreux que la veille : plus de 750 personnes, record absolu du festival ! C’est donc Anemia, groupe de deathcore gagnant du tremplin 2023, qui ouvre cette deuxième soirée. Le groupe est extrêmement motivé et ne se laisse pas impressionner par l’enjeu en prenant littéralement la scène d’assaut. Une prestation de très haute volée pour un groupe qui aura marqué les esprits et dont on n’a probablement pas fini d’entendre parler.

Comme la veille, le changement de plateau effectué de manière très efficace par des bénévoles remarquables (une constante du festival) est ambiancé par l’impeccable DJ AWS.

Après Anemia, place à Eight Sins, la sensation hardcore qui monte. Et disons-le tout de suite, la réputation scénique qui précède le groupe est tout sauf usurpée. Les musiciens arpentent la scène en long, en large et en travers, sautent dans tous les sens, balancent des bouées géantes dans la fosse et finissent leur set en faisant monter de nombreux spectateurs sur scène pour faire un pogo géant ! Le coup de cœur du festival !

Vétérans du heavy metal français (près de 40 ans de carrière, tout de même), Nightmare prend à son tour possession de la scène. Le heavy metal traditionnel de Nightmare fait son effet auprès du public, d’autant que Barbara Mogore, chanteuse du combo depuis 2022, est parfaitement en place et se révèle une vocaliste de premier plan. Le groupe quitte la scène sous des applaudissements nourris après une heure de show qui sera passé bien vite.

Tête d’affiche très attendue du festival, les Français de Rise of the North Star bénéficient d’un superbe décor japonisant, avec lanternes et cerisier en fleur. Le groupe s’est hissé en quelques années parmi les plus grands groupes de metal hexagonaux, et le public explose littéralement dès le premier morceau du set, l’imparable « Showdown ». Le metal fusion de ROTNS, mélange de metalcore, de groove metal, de thrash et de hip-hop, se révèle extrêmement efficace, et le public répond comme un seul homme aux sollicitations de Vithia (chant).

Bridge2024 Rise of the North Star 2
Le groupe Rise of the North Star

Après ce show incandescent, l’équipe de la Boite en Métal monte sur scène pour remercier le public, les bénévoles, les techniciens et les groupes présents tout au long du week-end et reçoit une longue ovation méritée. Et donne rendez-vous à tout le monde en 2025 pour l’édition des 5 ans qui promet d’être exceptionnelle ! Nous y serons !

Olivier Chapelotte
Crédits photos : Vyking – Olivier Chapelotte

Article publié dans Le Crestois du 20 septembre 2024

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