Nous avons reçu cette semaine au Crestois une lettre affranchie avec des timbres... en francs ! Imaginez notre surprise.

Petite anecdote sympathique en cette période de rentrée des classes. Nous avons reçu, la semaine passée, une demande de parution d’une petite annonce concernant l’achat et la vente de timbres. Jusqu’ici, rien de bien étonnant. Ce qui a attiré l’oeil expert de nos charmantes secrétaires est le nombre de timbres qui recouvraient l’enveloppe ! Il est rare, en effet, de compter 10 affranchissements sur un courrier qui provient de l’Ain !

Le secret est tout simplement que ces timbres datent de l’époque des francs et que son expéditeur, en bon collectionneur qu’il est, connaît la legislation en matière de correspondance postale. En effet, hormis les timbres à l’effigie du Maréchal Pétain (période État français), il est en théorie possible d’envoyer sans problème une lettre avec des timbres d’il y a quinze, vingt, trente ans ou plus.

Pour cela, c’est très simple: il faut que la somme convertie de vos timbres en Francs corresponde à la valeur d’affranchissement de la Marianne actuelle. Il a donc pris sa calculatrice et converti 0,70€ avec...

• quatre timbres à 25 centimes à l’effigie du coq gaulois,
• un autre à 25 centimes en l’honneur de la « Première liaison postale régulière par avion du 17 août 1918 »,
• un dernier timbre à 25 centimes mettant en scène Rochefort et son Pont de Martrou,
• auxquels il a ajouté un timbre avec le buste du Général Marceau pour 50+10 centimes (c’est écrit ainsi),
• un autre à 70 centimes sur lequel on peut voir un dessin du « Redoutable, sous-marin à propulsion nucléaire lanceur d’engins »,
• puis un timbre à 80 centimes représentant le chevalier Bayard lors de la bataille de Brescia en 1512 en couleur bistre, noir et sépia,
• le tout complété par un timbre représentant une gravure de la cathédrale d’Amiens d’une valeur de 1 franc.

Tout ceci nous amène donc à un total de 4 francs et 60 centimes, qui, divisés par 6,55957, donne bien 0,70 cents, le prix d’un timbre aujourd’hui !

Il aurait également pu très bien mélanger timbres en francs et en euros sans que cela ne pose problème. En revanche, pour les timbres en anciens francs, il faut au préalable diviser la valeur par 100.

Si on prête attention aux timbres d’aujourd’hui, il n’y a même plus de valeur dessus. C’est à la fin des années 1990 que la « valeur faciale » de la Marianne a disparu. Ainsi, un timbre Marianne acheté il y a dix ans possède la même valeur d’affranchissement que la Marianne en vigueur.

Une façon sympathique et rare de correspondre, qui nous a bien occupés !

Article paru dans Le Crestois du 2 septembre 2016