
En finir avec la démocratie participative ?
Entre dévoiement et impuissance, la participation citoyenne aurait-elle dit son dernier mot ?
Faut-il en finir avec la démocratie participative ? C’est le titre un peu provocateur qu’a choisi Guillaume Gourgues, maître de conférences en sciences politiques à l’université Lyon II, pour la conférence qu’il donnera le 14 février dans le cadre des vendredis de l’Université populaire du val de Drôme (UPVD). Une manière de dire que la « participation citoyenne » telle qu’on l’entend aujourd’hui, au niveau national comme au niveau local, a peut-être atteint ses limites. Le chercheur propose un tour des dispositifs existants et suggère des pistes de dépassement. À un an des élections municipales, nul doute que ses réflexions alimenteront le débat public local…
Proposer d’en finir avec la démocratie participative dans le climat politique actuel, au niveau national et international, n’est-ce pas un peu provocateur ?
Guillaume Gourgues : Intituler une conférence comme ça, c’est dire qu’au-delà des constats généraux de recul démocratique, il existe en réalité une myriade de dispositifs de participation citoyenne qui sont un peu méconnus mais extrêmement présents et nombreux. Et ce qu’on constate, c’est que ces formes de participation citoyenne n’approfondissent pas du tout la démocratie et n’entravent absolument pas la bascule autoritaire, ni le glissement progressif vers des régimes politiques qui ne sont plus des démocraties, ou en tout cas de moins en moins. Pourquoi ces formes de participation citoyenne n’enrayent-elles pas le déclin démocratique et, au contraire, l’accompagnent-elles ? Faut-il en finir avec ces formes qui ont arrêté de fournir de l’espoir ?...
Entretien publié dans Le Crestois du 7 février 2025