Face à un risque de pénurie, les militants du don du sang se mobilisent.

L’église Saint-Sauveur était pleine, dimanche 6 avril dernier, lors du concert donné par la chorale de la Gervanne, au profit de l’amicale de Crest du Don du sang. Soutenus dans cette initiative par le Rotary, les bénévoles du Don du sang étaient venus nombreux pour sensibiliser les spectateurs à prendre le temps de donner leur sang,distribuant un calendrier de collecte à chacun d’entre eux. Aux intéressés, une requête supplémentaire a été faite : celle de penser à donner aussi son plasma. Isabelle Roure, bénévole, précise : « Il faut pour cela se rendre à la Maison du don du sang à Valence, ça ne peut pas se faire lors de nos collectes. Avant, on avait les machines à Crest, plus maintenant. » Comptez une heure et demie de votre temps environ.

Cette difficulté ne doit pas faire oublier l’urgence d’un tel don, car le risque de pénurie de plasma est important. En mars dernier, une grande campagne a été organisée du 12 au 25 mars dernier au niveau national par la Fédération française du don de sang bénévole (FFDSB), à travers ses 2650 associations locales. L’objectif : rappeler que le plasma est très important dans la composition de médicaments. Les médicaments dérivés du plasma, utilisés pour produire de l’immunoglobuline, de l’albumine et autres composants nécessaires pour soigner les personnes souffrant de déficit immunitaire, permettent chaque année à 500 000 malades d’améliorer leur vie. Selon la FFDSB, les besoins en immunoglobines en France sont de 11 tonnes par an, ce qui nécessite près de 2,6 millions de litres de plasma.

Or, si la France est autosuffisante en plaquettes, elle ne l’est pas en plasma. Une grande partie du plasma provient de l’étranger. Une dépendance qui pose problème, souligne Isabelle Roure : « Aux États-Unis, le don de plasma est rémunéré. Du coup, on leur en achète beaucoup. Or, avec les droits de douane de Donald Trump, on craint que cela devienne plus difficile. » En France, ce don, pour des raisons éthiques, se doit d’être gratuit. D’où l’urgence que chacun et chacune se mobilise pour donner son plasma, mais aussi, évidemment, son sang.

Blandine Flipo

Article publié dans Le Crestois du 11 avril 2025