
Les Amis du Crestois bouclent leur deuxième année d’existence
Pour son AG, l’association a invité pour une conférence le journaliste François Bonnet.
Souvenez-vous : nous sommes en juin 2023, la Scop Le Crestois obtient du tribunal de commerce la reprise de l’hebdomadaire, menacé de liquidation. Un mois plus tôt, l’association des Amis du Crestois, forte d’environ six cents adhérents (!), voyait le jour avec comme objet d’accompagner le développement du journal et sa diffusion « par tout moyen matériel et intellectuel ». Un élan de solidarité et un soutien indispensables pour que le Crestois poursuive son aventure plus que centenaire.
Le vendredi 9 mai, l’association organisait sa deuxième assemblée générale à la salle de l’Amape, à Crest. En guise d’introduction, une conférence du journaliste et co-fondateur de Mediapart, François Bonnet (Libération, Marianne, le Monde…) intitulée « Comment faire vivre une presse libre ». Celui qui est aussi président du Fonds pour la presse libre (associé extérieur de la Scop Le Crestois) a démarré son propos en faisant une analogie entre l’effondrement de la presse locale aux États- Unis, victime de l’absorption des recettes publicitaires par les géants du numérique, et la montée du vote Donal Trump. La disparition d’un « socle commun » qui provoqua un report du lectorat sur des « bulles informationnelles » et une polarisation des débats. D’où l’importance d’une presse locale et plurielle pour l’hygiène démocratique. Fort d’une expérience de plus de 40 ans dans les médias, il a ensuite dresser le sombre tableau du paysage médiatique français, de plus en plus concentré, tout en soulignant la capacité d’innovation de la presse indépendante.
Après cette mise en bouche, les membres de l’association, qui compte aujourd’hui cent trente adhérents et plus de trente bénévoles actifs, ont fait le bilan des activités de la structure en 2024. En point d’orgue figure le Garage des arts du mois de décembre, une grande vente d’objets d’art au profit du Crestois qui a permis de réunir plus de 11 000 euros, mais aussi la conférence sur l’alimentation (novembre), les Cafés Crestois organisés dans plusieurs villages de la vallée, sans oublier les petits (et grands) services rendus par les bénévoles à la Scop comme la correction orthographique ou l’aide à la diffusion du journal.
Côté finances, l’exercice 2024 fait apparaître un déficit de 1 200 euros (sur un budget de 12 300 euros), largement absorbé par le résultat du premier exercice qui se chiffrait à 3 725 euros. Après le renouvellement du conseil d’administration et l’évocation de projets futurs, comme l’organisation d’un festival dédié aux autrices et auteurs indépendant ·es, un bel apéritif a rassemblé tous ces amis. Merci à eux, encore !
Clément Chassot
Article publié dans Le Crestois du 16 mai 2025