Il va falloir s’y faire. Pyrale du buis, chenille processionnaire, frelon asiatique, cicadelle, sharka : tous ces "envahisseurs" font désormais partie de notre quotidien. Et pour très longtemps.

Tous les trois simultanément hochent la tête : non, il n’y a pas d’espoir que les "envahisseurs" (les sharka, frelon asiatique, renouée du Japon, pyrale du buis), tous ces insectes ou toutes ces plantes qui, en nous envahissant, se sont projetés dans l’actualité, disparaissent. La marche arrière n’existe pas.

Ces trois hommes, Alexandre Gauthier, Damien Baudendistel et Patrice Mounier savent de quoi ils parlent : ils passent leur vie professionnelle au contact de ces phénomènes. Il sont, en effet, techniciens de la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes nuisibles (FDGDON) basée à Chabeuil. On les mandate pour courir les champs, examiner les vergers, passer au microscope des bactéries, bref instruire des dossiers, rassembler des preuves permettant aux autorités de disposer d’un diagnostic qui, en général, entraîne une décision.

On ne se souvient que trop de celle d’abattre des pêchers, non loin de chez nous, lorsque cette peste de sharka s’est mise à sévir. Et, pour eux, il n’y a pas de doute : nous allons vivre dans un cadre différent. « Il faut, dit Damien Baudendistel, qu’il y ait une adaptation de la conscience collective à cette situation nouvelle ». Et Alexandre Gauthier d’embrayer : « Nous avons déjà connu cela. Pensez à l’immense crise du phylloxera, au XIX° siècle dans nos vignes. On a fini par la résoudre en arrachant les plants anciens et en en utilisant d’autres. On commence, tout doucement à entendre parler de certaines variétés d’abricotiers ou de pêchers qui résisteraient à la sharka.»

Jadis, on recourait massivement à la chimie, mais on en a vu les risques écologiques. Donc il faut trouver d’autres stratégies...
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La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 21 octobre 2016