Les Saillansons sont furieux. Jean-Pierre Mocky s’est emparé d’un authentique fait divers local pour le transformer entièrement... et tourner son film en Ardèche.

Dans Le Crestois de cette semaine, nous vous racontons la vraie histoire du "cabanon rose", celle dont les Saillansons ont gardé le souvenir. C’est qu’il faut remettre un peu les choses au point depuis que l’an passé, le cinéaste Jean-Pierre Mocky a raconté dans un de ses films une histoire supposée se passer à Saillans... mais filmée dans l’Ardèche.

Il a construit un récit dans lequel il est question d’un bordel où les notables saillansons auraient accouru. À Saillans ! Un bordel ! Bref, les Saillansons en ont gros sur la patate. La vraie histoire, en vérité, est plus terrible encore et c’est bien plutôt un Jean-Pierre Chabrol qu’il aurait fallu pour en raconter tant de zones d’ombre.

À la fin novembre 1934, Albert Révol disparut. À Saillans, on ne l’aimait pas trop. Il était pingre et prêtait de l’argent à fort taux. Il avait vécu une tragédie puisque son épouse avait été écrasée sous ses yeux par un tramway, à Paris. La compagnie d’assurance avait dû verser un fort dédommagement qui, additionné à une retraite des chemins de fer, permettait à cet homme, de 69 ans au moment des faits, de bien vivre.

Au début, on ne s’inquièta pas trop, pensant qu’il était peut-être allé voir de la parentèle dans la vallée du Quint, ou bien encore à Dunkerque ou à Toulon. Bizarre, tout de même. Et voilà que le 17 janvier, soit près de deux mois après la disparition de notre Révol, se présente à la gendarmerie un dénommé Louis Bertrand qui explique avoir découvert dans un cabanon dans les vignes, connu sous le nom de "cabanon rose", le corps de son ami Albert Révol. Détail passablement troublant : Louis Bertrand reconnaît l’avoir trouvé... dix-sept jours plus tôt !...
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La suite de cette histoire est à lire dans Le Crestois du 11 novembre 2016