N'oublions pas la Syrie !
192 000 morts, 3 millions de réfugiés, 7 millions de déplacés, 3 millions d’enfants non-scolarisés… Ce sont les chiffres effrayants de l’actualité syrienne que Mounir Arbach, originaire de Yabroud en Syrie, chercheur au CNRS et établi à Saoû, a rappelés le 19 septembre à l’Arrêt public, devant une vingtaine de personnes…
« Comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on pu assister à une telle tragédie dans l’indifférence ahurissante de la communauté internationale ? Comment a-t-on laissé une dictature massacrer sa population civile depuis trois ans en utilisant des armes chimiques sans aucune impunité ? Comment a-t-on pu laisser le terrain de l’opposition démocratique aux mains des extrémistes qui ont, comme le régime, étouffé la rébellion ?... Aujourd’hui le terrain est occupé par deux monstres : le régime qui continue de bombarder les villes et sa population, et les extrémistes qui, hélas, les seuls à faire face à la brutalité de l’armée du régime, terrorisent également la population par leurs actes barbares.
Dans tout cela, l’opposition démocratique est absente. Le retour à la table de négociation à Genève n’est plus d’actualité. La population civile a complètement disparu du paysage. Des villes entières sont détruites et sont en ruine, des vies entières sont brisées à jamais. Une population martyrisée, persécutée, affamée et exsangue de trois ans de guerre dont on ne voit pas la fin.
Mais cette population civile est toujours debout : elle paie le prix de la liberté et de la dignité humaine tant réclamée pacifiquement depuis tant d’années… », constate tristement Mounir Arbach. La guerre, c’est l’horreur chaque jour depuis trois ans et demi pour des millions de personnes. La peur, la faim, l’interminable attente des secours, les pénuries d’eau, d’électricité, de pain, le manque de soins pour les survivants, les blessés…
La suite dans Le Crestois du 3 octobre 2014