Roman : "L'autre moitié de soi"
Un récit magnifique et émouvant sur l’identité et sur la couleur de peau mais aussi sur l’identité de genre.
Brit Bennett, jeune écrivaine afro-américaine de 30 ans, est une des auteures américaines les plus prometteuses du moment. Trois de ses livres ont été publiés en France chez Autrement.
En 2017 Brit Bennett signait son premier roman, « Le Coeur battant de nos mères », un immense succès dont le Crestois s’était fait écho lors de sa sortie. Puis, en 2018, était publié un essai corrosif analysant le rapport entre racisme et bonne conscience blanche « Je ne sais pas quoi faire des gentils Blancs ».
À la fin de l’été 2020, à l’heure où les États-Unis sont de nouveau confrontés à des émeutes raciales, paraît en France son deuxième roman « L’Autre Moitié de soi » qui ne dément pas le succès du premier. Ce dernier livre a été traduit dans une quinzaine de langues et a obtenu de nombreux prix aux États-Unis.
En 1968, à Mallard, petite ville de Louisiane oubliée du sud profond des États- Unis, des habitants noirs, à force d’unions avec les plus clairs d’entre eux, parviennent à se faire passer pour des blancs.
À la fin de l’adolescence, les deux jumelles Vignes fuguent pour quitter ce trou perdu, pour changer de vie. Mais après leur séparation, Stella disparaîtra pour devenir blanche. Désirée reviendra à Mallard quatorze ans plus tard, avec une enfant noirbleu…
Le roman questionne : peut-on fuir et changer de vie sans être rattrapé par ce que l’on a fui ? Un récit magnifique et émouvant sur l’identité et sur la couleur de peau mais aussi sur l’identité de genre, une quête sur « l’autre moitié de soi ». Au travers de ce texte, la question raciale à l’intérieur des familles rencontre les interrogations de la société américaine.
À propos de ce livre, Brit Bennett explique: « Une des choses qui m'ont intéressée, c'est : qu'est-ce qui fait qu'on est blanc ? Qu'est-ce qui fait qu'on est noir ? Est-ce qu’on peut passer de l'un à l’autre…? ».
Hélène Mée
L’AUTRE MOITIÉ DE SOI
un roman de Brit BENETT
Article publié dans Le Crestois du 18 décembre 2020
